Étudier les représentations des étudiants et des professionnels en masso-kinésithérapie concernant la stratégie d’engager les patients hémiparétiques chroniques post AVC à pratiquer des exercices seuls dans le cadre de contrats d’autorééducation guidée ; ces contrats visent à la fois à augmenter la durée hebdomadaire de travail physique et à responsabiliser le patient vis-à-vis de sa rééducation.

On a comparé les réponses d’étudiants de 1^re (n=95), 2^e (n=105), et 3^e (n=48) années d’une école de kinésithérapie et de kinésithérapeutes professionnels (n=73) de la région parisienne à un questionnaire sur la représentation du métier de kinésithérapeute (Annexe A).

La durée hebdomadaire d’exercices souhaitable pour obtenir des résultats dans l’hémiparésie chronique doit dépasser 5heures pour 45 % des étudiants (toutes années confondues) vs seulement 26 % des professionnels (p=0,02, t-test). Pour 40 % des étudiants (toutes années) vs 27 % des professionnels (p=0,02), un kinésithérapeute peut ne pas avoir de contact physique avec son patient pendant une séance et on peut demander au patient de réaliser seul des exercices pour 74 % des étudiants (toutes années) vs 54 % des professionnels (p=0,005). Pour 40 % des kinésithérapeutes (différence étudiants/professionnels NS), le patient pourrait concevoir seul une séance et pour 94 % l’aidant peut participer. La durée de progrès possible après un AVC grâce à la rééducation est de toute la vie pour 26 % des professionnels vs 14 % des étudiants (toutes années ; p=0,04).

La stratégie de proposer des exercices à réaliser par le patient seul, en salle ou à la maison, est encore peu acceptée par les kinésithérapeutes professionnels – notamment en comparaison aux étudiants en kinésithérapie. Peu de professionnels – encore moins d’étudiants – utilisent la notion que la plasticité cérébrale mise en jeu par l’entraînement persiste quel que soit l’âge.