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Comment améliorer la pertinence du double burst stimulation dans le diagnostic de la curarisation résiduelle ? - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.553 
Charlotte Dei Svaldi , Denis Schmartz, Claude Meistelman, Thomas Fuchs-Buder
 Département d’anesthésie-réanimation, CHU Brabois, Vandœuvre-lès-Nancy, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le monitorage neuromusculaire reste fondamental dans la prévention des complications liées à la curarisation résiduelle, définie par un rapport T4/T1<0,9 au train de quatre (Td4) à l’adducteur de pouce [1]. Le double burst stimulation (DBS) est spécifiquement destiné à évaluer la curarisation résiduelle et a une plus grande sensibilité à la dépister que la détection manuelle du rapport T4/T1 au Td4 [2]. Néanmoins, il est généralement accepté que le rapport T4/T1 est seulement autour de 0,6 quand on ne ressent pour la première fois plus de faiblesse au DBS et ceci limite ainsi fortement son utilité. Ce travail avait pour but d’étudier le délai entre la constatation d’un premier DBS sans fatigue et la récupération d’un rapport T4/T1>0,9. La considération de ce délai pourrait améliorer la pertinence du DBS.

Matériel et méthodes

Cette étude prospective et monocentrique, approuvée par le CPP, portait sur des patients majeurs, dont le score ASA évalué en consultation était de 1 à 3, bénéficiant d’une dose unique de 0,6mg/kg de rocuronium avant intubation. L’induction et l’entretien de l’anesthésie étaient assurés par propofol, rémifentanil et desflurane. La profondeur du bloc neuromusculaire était évaluée à l’adducteur du pouce par accéléromyographie à l’aide du moniteur TOF-Watch SX® avec calibration via le mode 2. La stimulation était débutée de manière continue par Td4. À partir du moment où les quatre réponses réapparaissaient, la stimulation était basculée en mode DBS. L’épuisement des réponses musculaires était alors observé de façon visuelle toutes les minutes. Au moment où les deux contractions étaient pour la première fois visuellement identiques, instant appelé « récupération DBS », la valeur du rapport T4/T1 était notée, un chronomètre était déclenché et la stimulation était à nouveau basculée vers le mode Td4. Le délai entre l’instant « récupération DBS » et le moment où le rapport T4/T1 devenait supérieur à 0,9 était noté. Les valeurs étaient exprimées en médianes (IC95 %).

Résultats

Vingt patients étaient inclus. La valeur médiane du rapport T4/T1 à l’instant « récupération DBS » était de 0,68 (IC 95 % 0,65–0,72) et le délai médian de récupération complète d’un bloc neuromusculaire induit par rocuronium à partir de cet instant était de 17minutes (IC 95 % 12–26).

Discussion

Alors qu’une mesure ponctuelle du DBS à la fin de la chirurgie ne permet en aucun cas d’attester d’une récupération neuromusculaire suffisante, nos données préliminaires suggèrent que mesurer de façon répétée le DBS pour déterminer le moment où l’épuisement musculaire disparaît et par la suite respecter un délai de 20–25minutes à partir de cet instant pourrait améliorer sa pertinence dans le diagnostic de la curarisation résiduelle. Cette stratégie pourrait s’appliquer dans les cas où la curarisation n’est nécessaire que pour la pratique de l’intubation trachéale, en chirurgie orthopédique par exemple. Ainsi, dans le contexte où la chirurgie devrait se prolonger au-delà de ce délai de 20–25minutes à partir du moment où disparaît l’épuisement musculaire au DBS, on pourrait être assuré d’une récupération neuromusculaire suffisante à la fin de l’intervention.

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Vol 1 - N° S1

P. A362 - septembre 2015 Retour au numéro
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