Intérêt clinique de la néoptérine dans le diagnostic des pneumopathies précoces chez les patients admis en réanimation pour hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Le sepsis grève le pronostic des malades admis en réanimation pour hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) [1 ]. La principale cause de sepsis chez ces malades est la pneumopathie précoce (PP) dans les 10 premiers jours dont le diagnostic est parfois compliqué par la fièvre d’origine neurologique, l’OAP neurogénique initial, l’élévation aspécifique des leucocytes, et les colonisations bronchiques. De plus, les critères pré-échantillonnages du score CPIS (fièvre, infiltrat radiologique, P/F, leucocytes, sécrétions trachéales) n’ont pas été validés dans cette indication. La néoptérine est un marqueur sérique de l’inflammation innée précoce, dont l’élévation est corrélée au pronostic à long terme des HSA [2 ]. Pour cette étude, nous avons fait l’hypothèse que ce marqueur présentait un intérêt pour le diagnostic de PP post-HSA avant les résultats bactériologiques.
Matériel et méthodes |
Cette étude de cohorte prospective monocentrique a été effectuée après accord du CPP local. Elle porte sur un échantillon de 61 patients d’une bio-banque regroupant 198 malades admis consécutivement en réanimation neurochirurgicale pour HSA entre juillet 2004 et avril 2008. Dans cette étude étaient inclus les HSA de moins de 48h à l’admission, avec geste d’exclusion anévrismale précoce et données biologiques complètes. Les critères prédictifs cliniques (fièvre, sécrétions trachéales), radiologiques et biologiques (leucocytes, P/F, néopterine) de PP identifiée et validée bactériologiquement ont été étudiés en analyse uni-, puis multivariée. La variabilité des valeurs est exprimée par leur intervalle de confiance (IC 95 %).
Résultats |
Dans cet échantillon, l’âge moyen était de 53ans, avec 36 % d’homme et 75 % d’embolisation. Trente-sept patients présentaient un WFNS de bas grade (1 et 2) et 37 (61 %) ont fait une PP. Le taux de néopterine est significativement augmenté chez les malades présentant une PP [14,5nM/L (13,0–16,0) vs 10,4nM/L (9,5–11,3), p=0,0008] avec une aire sous la courbe ROC de 0,81 (0,65–0,96, p<10−4). Cette association est notamment significative dans le sous-groupe des WFNS de bas grade (p=0,008). Cherchant son intérêt clinique, nous avons défini une valeur seuil d’élévation de la néoptérine à 12nM/L. Avec cette valeur seuil, un taux de néoptérine élevé est statistiquement associé à une PP [OR : 5,0 (1,65–15,46) p=0,004] au même titre qu’une hyperleucocytose supérieure à 11G/L [OR : 3,7 (1,15–11,9), p=0,03] et qu’une fièvre supérieure à 38,5°C [OR : 3,6 (1,2–11,1), p=0,02]. En incluant la fièvre ou l’hyperleucocytose dans un modèle multivarié, il persiste une association significative entre le taux de néoptérine et les PP (p=0,01 et 0,009). Cependant, lorsqu’on inclut l’ensemble des critères pré-échantillonnages du score CPIS, elle n’est plus statistiquement significative.
Discussion |
L’élévation de la néoptérine est un marqueur prédictif de PP chez les HSA. Sa mesure est un complément du suivi des leucocytes et de la fièvre notamment chez les malades non comateux à l’admission. Cette étude souligne la pertinence du score CPIS et observe que la néoptérine n’améliore pas la prédiction des PP face au score CPIS.
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Vol 1 - N° S1
P. A47-A48 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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