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Réactions d’hypersensibilité immédiate per-anesthésiques en France entre 2011 et 2012 : résultats de la 10e enquête du GERAP - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.098 
Charles Tacquard 1, , Olivier Collange 1, Philippe Gomis 2, Nadine Petitpain 3, Jean-Marc Malinovsky 2, Annick Steib 1, Paul Michel Mertes 1
et

les membres du GERAP

1 Service d’anesthésie-réanimation, Nouvel Hôpital-Civil, Strasbourg, France 
2 Département d’anesthésie-réanimation, hôpital Maison-Blanche, Reims, France 
3 Centre régional de pharmacovigilance, CHU, Nancy, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La réaction d’hypersensibilité immédiate (HSI) est une complication rare et potentiellement mortelle de l’anesthésie. L’objectif de notre étude est de décrire et d’analyser ces réactions survenues en France sur la période 2011–2012.

Matériel et méthodes

Les réactions d’HSI signalées à un centre du Groupe d’étude des réactions anaphylactiques per-anesthésique (GERAP) entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2012 étaient systématiquement analysées. Les données colligées comprenaient les caractéristiques démographiques, les données peropératoire, les caractéristiques de la réaction d’HSI et les résultats du bilan allergologique (analysées biologiques et résultats des tests cutanés). Les curares étaient comparés entre eux selon le nombre d’ampoules vendues. Cette étude avait reçu les autorisations du comité d’éthique de Strasbourg et du CCTIRS.

Résultats

Au total, 714 réactions d’HSI ont été analysées. Les réactions étaient d’origine allergique (HSI-IgE) dans 68,5 % des cas (n=489) et non allergique (HSI-non IgE) dans 31,5 % (n=225) des cas. Elles touchaient préférentiellement les femmes dans les deux situations (respectivement 64,2 % et 69,3 % des cas). Les HSI-non IgE étaient plus fréquemment bénignes (grade I, 42,7 %) et les HSI-IgE étaient graves (grade III, 57,1 %). La tryptase tendait à une meilleure performance diagnostique (AUC 0,82, seuil optimal 14,75μg/L) que l’histamine (AUC 0,76, seuil optimal 27,9nmol/L)(p=0,08). Parmi les réactions d’HSI-IgE, les principaux agents en cause étaient les curares (n=301 ; 61,5 %) (Tableau 1) suivit par les antibiotiques (n=91 ; 18,6 %), les colorants (n=27, 5,5 %) et le latex (n=26 ; 5,3 %). Les hypnotiques étaient impliqués dans 2,2 % des cas (n=11), les opioïdes dans 1,8 % des cas (n=9), les gélatines dans 0,6 % des cas (n=3) et les anesthésiques locaux dans 0,4 % des cas (n=2). Une réaction croisée à tous les curares était retrouvée dans 4,3 % dans cas (n=13). Les réactions croisées entre le suxaméthonium et le rocuronium étaient fréquentes (30,6 %), comme les réactions entre le rocuronium et le cisatracurium (30,2 %) alors qu’elles étaient plus rares entre le suxaméthonium et le cisatracurium (17,6 %).

Discussion

Les curares restent les premiers pourvoyeurs de réaction anaphylactique avec une fréquence élevée de réactions croisées justifiant la réalisation systématique d’un bilan allergologique avant toute nouvelle utilisation. L’incidence des réactions était significativement différente selon les curares. Les mesures de prévention ont permis de diminuer l’incidence des réactions au latex alors que les réactions aux antibiotiques sont en augmentation.

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Vol 1 - N° S1

P. A64 - septembre 2015 Retour au numéro
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  • Analyse des IgG anti-rocuronium après une suspicion de choc anaphylactique aux curares : résultats préliminaires de l’étude NASA/IPAAQ
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