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L’intimité est-elle une valeur éthique ? - 30/03/17

Doi : 10.1016/j.jemep.2017.02.013 
J.-P. Cléro
 Université de Rouen, place Emile-Blondel, 76130 Mont-Saint-Aignan, France 

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Résumé

L’intimité paraît ne pouvoir se définir que par des négations (elle n’est pas le sujet, elle n’est pas le moi profond, elle n’est pas l’intérieur par opposition à l’extérieur, elle n’est pas le privé par opposition au public, elle n’est pas le secret et l’interdit par rapport à ce qui est manifeste et permis). Quand on essaie de dire positivement ce qu’elle est, on se heurte à une antinomie majeure : est-elle quelque chose qui existe en soi et qui pourrait qualifier des êtres plus ou moins intimes, des sentiments dont certains seraient intimes (tandis que d’autres ne le seraient pas) et dont on pourrait esquisser la liste (Thèse) ? Ou bien est-elle ce qui est conféré par des actes spécifiques, un principe de qualification d’êtres plutôt qu’une de leurs caractéristiques — auquel cas elle n’aurait pas besoin d’exister en soi — (Antithèse) ? Cette thèse et cette antithèse paraissent enclencher deux philosophies fort différentes de l’intimité. On retrouve la même division dans les deux autres principes de l’éthique, le principe de sympathie et le principe de dignité, si l’on admet que l’éthique, envisagée comme plus existentielle qu’essentielle se répartit entre trois principes sous-tendus par la sympathie, la dignité et l’intimité. Dans les trois cas, les antithèses (celle qui confère la possibilité de se mettre à la place de l’autre avec ses valeurs, celles qui attribuent l’intimité ou la dignité) prennent l’avantage sur les thèses (la position d’un prétendu « en soi » de l’autre à l’unisson duquel on serait ; celle d’êtres ou de comportements dignes ; celle, enfin, d’êtres, de sujets ou d’objets intimes). Se trouve esquissée ici la circularité entre ces trois principes, qui se supposent les uns les autres, se donnent un sens les uns aux autres, se corrigent les uns par les autres, s’équilibrent les uns par les autres, et surtout se donnent un sens éthique qu’ils ne sauraient avoir isolément.

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Summary

It seems impossible to define intimacy otherwise than negatively: it is neither the subject nor the “profound self”; it is neither the inside nor the outside; it is not private as opposed to public; it is not the secretive and the forbidden in contradistinction to the evident and licit. When trying to speak positively of it, one stumbles over a strong antinomy: does intimacy refer to something that exists per se and would it be possible for it to qualify certain beings, certain feelings, more or less intimate, sometimes not at all, of which a list may be drawn up (thesis)? Or is it what may be conferred by specific acts depending on a principle of qualification of beings rather than on identifiable characteristics of those beings? In the latter case, there would be no more need for intimacy to exist per se. The thesis and the antithesis seem to give rise to two markedly philosophies of intimacy. The same division is to be found in the other two principles of ethics: the principle of sympathy and the principle of dignity, if one concedes that ethics, considered more existential than essential, are regulated by three principles (sympathy, dignity and intimacy). In those three cases, the theses (the notion of a supposed per se of the other, with which it would be possible to be at one; the notion of a dignified being or behaviour; the notion of intimate beings, subjects or objects) are overridden by the antitheses (making it possible to take the place of another with his own values, or conferring intimacy or dignity). We present here a draft or a sketch of the circularity between three principles which suppose the existence of one another, give sense to each other, are shaped by each other, and above all introduce for each an ethical sense which it could not have in isolation.

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Mots clés : Dignité, Existence, Mort, Principes, Sympathie

Keywords : Dignity, Death, Existence, Principles, Sympathy


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Vol 3 - N° 1

P. 141-150 - janvier 2017 Retour au numéro
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