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Kant, autonomy and bioethics - 16/09/17

Doi : 10.1016/j.jemep.2017.05.008 
L. Campbell  : Lecturer in medical ethics
 Clinical Sciences Institute, National University of Ireland, University Road, H91 TK33 Galway, Ireland 

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Summary

The concept of autonomy has played a pivotal role in bioethics discourse since the 1970s. Yet, prior to the emergence of bioethics, autonomy had received scant mention in twentieth-century philosophy and was conspicuous by its absence from discussions of healthcare. The term was not even mentioned in the 1967 edition of the Encyclopedia of philosophy. The emergence of bioethics in the early 1970s coincided with increased attention across the western world to civil and human rights; with the rise of this new discipline the liberal emphasis on individual rights was recast in terms of respect for patient autonomy. Although its legal appeal was based on the ease with which autonomy was operationalized in the doctrine of informed consent, the power of the concept of autonomy lay in what it symbolized: the right of an individual to resist coercion or compulsion in the context of a relationship of power. Most commentators in the field of bioethics are familiar with autonomy as one of the four principles of biomedical ethics laid down by Beauchamp and Childress in their canonical text, The principles of biomedical ethics (1979). ‘Principlism’ is a mid-level theoretical tool, which has had broad appeal in facilitating analysis of ethical dilemmas in biomedicine, grasped in the abstract as conflicts between two or more of the four principles. Yet the principle of autonomy, which has had such an extraordinary influence in contemporary bioethics bears only, passing resemblance to the concept of autonomy, which emerged in early modern philosophy. Although the bioethical redrawing of autonomy owes a large debt both to the philosophical tradition and to the social upheavals of the twentieth century, the relationship between contemporary interpretations of the concept of autonomy in bioethics and its historical origins is rarely examined. The purpose of this paper is to trace the evolution of the concept of autonomy from its emergence in modern moral theory to contemporary debates about its relevance for bioethical analysis. The roots of the principle of autonomy can be traced back to the political theory of ancient Greece. Originally used to describe the capacity of the Greek polis or city-state to govern itself, the concept of autonomy received its first modern expression – and its first application to the individual – in the moral theory of Immanuel Kant. For Kant, autonomy stood for the ideal of free will: a human will be driven to action, not by appetite or desire, but by identification with a ‘higher’ or rational self. At the heart of Kant's ethics is the close association of moral action with human rationality; for Kant, autonomous action – action which is deliberately and self-consciously motivated by moral reasons – is the quintessential expression of human rationality. Although the moral universalism Kant sought to defend is no longer philosophically tenable, his insights about many of the core features of autonomous action remained influential until well into the twentieth century. This paper falls into four parts: in the first section I will explore the contextual factors which influenced the emergence of autonomy as a principle appropriate for bioethical analysis. From there, I will examine the hugely influential definition of autonomy put forward by Beauchamp and Childress in the Principles of biomedical ethics and trace the philosophical foundations of this concept. I will then provide a brief account of the concept of autonomy so central to Kant's moral theory and I will conclude by examining recent accounts of personal autonomy in contemporary philosophy with the aim of arriving at a richer understanding of autonomy, which can perhaps be of greater service to bioethics.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Résumé

Le concept de l’autonomie a joué un rôle clé dans le discours sur la bioéthique depuis les années 1970. Pourtant, avant l’émergence de la bioéthique, l’autonomie a reçu peu d’attention dans la philosophie du 20e siècle et était absente dans les discussions en santé. Ce terme n’a même pas été abordé dans l’édition de 1967 de l’Encyclopedia of philosophy. L’émergence de la bioéthique au début des années 1970 coïncide avec l’accroissement, en Occident, de l’intérêt pour les droits civils et humains. Avec la monté de cette nouvelle discipline, l’emphase libérale sur les droits humains a été reformulée en termes de respect de l’autonomie du patient. Bien que l’intérêt légal soit axé sur la facilité avec laquelle l’autonomie a été mise en branle par la doctrine du consentement, le pouvoir du concept de l’autonomie demeure ce qu’il symbolise : le droit d’une personne de résister à la coercition ou à la compulsion dans le cadre d’une relation de pouvoir. La plupart des commentateurs dans le domaine de la bioéthique reconnaissent l’autonomie comme l’un des quatre principes de l’éthique biomédicale établis par Beauchamp et Childress dans leur texte canonique, sur les Principles of biomedical ethics (1979). « Principlism » est un outil théorique de niveau intermédiaire qui a été largement utilisé pour faciliter l’analyse de dilemmes éthiques en biomédecine, définis de façon abstraite comme de conflits entre deux de ces quatre principes ou plus. Toutefois, le principe d’autonomie qui a eu une influence extraordinaire dans la bioéthique contemporaine ressemble peu au concept d’autonomie ayant émergé lors des balbutiements de la philosophie moderne. Bien que la reformulation bioéthique de l’autonomie soit en grande partie redevable envers la tradition de la philosophie et les soulèvements sociaux du 20e siècle, la relation entre les interprétations contemporaines du concept d’autonomie en bioéthique et ses origines historiques est rarement étudiée. Cet article a pour but de tracer l’évolution du concept d’autonomie, depuis son émergence dans la théorie morale moderne jusqu’aux débats contemporains quant à son importance dans l’analyse biomédicale. Les racines du principe d’autonomie s’étendent jusqu’à la théorie politique de la Grèce ancienne. Traditionnellement employé pour décrire la capacité de la « polis » grecque ou cité-État de se gouverner elle-même, le concept d’autonomie a premièrement été exprimé – et appliqué à la personne – dans la théorie morale d’Emmanuel Kant. Pour Kant, l’autonomie représentait l’idéal du libre arbitre : une volonté humaine menant à agir, non pas par appétit ou par désir, mais bien par identification avec un soi « supérieur » ou rationnel. Au cœur de l’éthique de Kant se trouve l’association étroite entre l’action morale et la rationalité humaine ; sa déontologie est un produit de son rationalisme. Pour Kant, l’action autonome – action qui est délibérément et consciemment motivée par des raisons morales – est l’expression quintessentielle de la rationalité humaine. Bien que l’universalisme moral que Kant tentait de défendre n’est maintenant plus philosophiquement défendable, ses réflexions sur les traits principaux de l’action autonome sont demeurées importantes jusqu’à très tard au 20e siècle. Cet article est divisé en trois parties. Premièrement, j’examine les premières versions du concept de l’autonomie telles qu’on les retrouve dans les théories philosophiques de Kant et de Rousseau. Je décrirai la relation entre ces théories et l’idée libérale première selon laquelle une personne est libre si ses actions sont d’une certaine façon les siennes. Ensuite, j’aborderai la transformation de cette interprétation initiale de l’autonomie dans la littérature bioéthique ayant suivi la publication du Belmont Report pour ensuite étudier les différentes conceptions de l’autonomie comme liberté, authenticité et comme priorisation des ‘intérêts critiques’ du soi proposé par Tom Beauchamp, Martina Oshana, Gerald Dworkin et Harry Frankfurt respectivement. Finalement, je me pencherai sur la question à savoir si un récit de l’autonomie peut être récupéré de la philosophie à des fins d’analyse biomédicale, malgré la multitude d’interprétations de l’autonomie qui s’offre.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Keywords : Autonomy, Bioethics, Kant, Philosophy

Mots clés : Autonomie, Bioéthique, Kant, Philosophie


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