En assistance médicale à la procréation (AMP), la course technique à la parentalité fait souvent oublier la dimension humaine et consciente de la démarche. Devant le constat de cette spirale de la médicalisation du désir d’enfant, des techniques de prise en charge parallèle peuvent être proposées aux couples. Parmi celles-ci, la sophrologie caycédienne comme l’indique son essence étymologique, repose sur la découverte et le développement de la conscience dans tous ses aspects, cognitifs, émotionnels et somatiques. Dans cette synthèse, les auteurs rapportent l’expérience de leur institution, dans laquelle un accompagnement sophrologique est proposé aux couples infertiles par le clinicien de l’AMP, et réalisé par une sage-femme qualifiée en sophrologie caycédienne. Au total, depuis sa mise en place en 1988, 310 personnes ont pu bénéficier de cet accompagnement, avec une moyenne de 10 séances par patient(e). Pour certains couples, la sophrologie est considérée comme un outil ponctuel qui aide à gérer une étape appréhendée dans la prise en charge. Pour d’autres, une démarche plus profonde sur leur corporalité est engagée. Les auteurs souhaitent sensibiliser les équipes de Médecine de la Reproduction à la place de cette approche différente dans le parcours médical proposé aux couples infertiles, mais aussi défendre la synergie d’une double compétence professionnelle, à la fois de sage-femme et de sophrologue, dont les premiers bénéficiaires sont les couples ainsi accompagnés.

Because of the high degree of complexity of assisted reproduction techniques (ART), the human and conscious dimensions of infertility problems are often neglected. Different strategies may help infertile couples coping with infertility and related treatments; among these, Caycedian sophrology relies on the cognitive, emotional, and somatic aspects of consciousness. In the present article, the authors report on their experience with sophrologic support for infertile patients by a midwife qualified in caycedian sophrology. Overall, since 1988, 310 couples have benefied from this kind of support, with an average of 10 sophrologic trainings per patient. Whereas some couples consider sophrology as a short time training to better cope with any particular aspect of their infertility treatment, others want to undertake more profound work on their body scheme. The authors wish to call the attention of ART professionals to this kind of medical support for infertile couples, and also to the particular role of midwives with sophrologic competence in an ART center.