Le peau à peau est une pratique dérivée de la méthode kangourou dont la mise en place, dans les pays industrialisés, a rarement fait l'objet d'évaluation.

Évaluer les difficultés, les connaissances, et les attentes des professionnels de santé vis-à-vis de ce soin dans deux centres de médecine néonatale de niveau III de la région Nord-Pas-de-Calais.

Une enquête a été menée au moyen de 2 questionnaires, l'un destiné aux médecins, l'autre au personnel paramédical, mais comportant des questions communes. Les 2 unités néonatales différaient par le degré d'implantation du portage peau à peau. Les résultats ont été comparés selon le corps professionnel ou le lieu d'exercice.

Les taux de réponse ont été de 80% pour les médecins et de 71,4% pour le personnel paramédical. Ces réponses étaient peu différentes entre les 2 équipes. Les barrières à l'implantation concernaient surtout les craintes pour la sécurité du nouveau-né. Les difficultés évoquées étaient liées aux contraintes techniques ou à l'architecture. La grande majorité des personnes interrogées (90%) considérait cette pratique comme un soin à part entière. Les effets bénéfiques sur l'attachement (96% des réponses) étaient bien connus mais ceux sur le sommeil (2,9%), l'allaitement maternel (5%) et la douleur (0%) étaient peu évoqués. La majorité des personnes interrogées souhaitait pouvoir bénéficier d'une formation sur ce thème.

Même si, dans les deux équipes interrogées, la perception du peau à peau était positive, les connaissances étaient encore insuffisantes pour que les bébés et leurs mères en tirent tous les effets bénéfiques. La demande de formation autour de ce thème a été exprimée clairement, afin de donner aux parents une information pertinente.

Ce travail pose la question de l'accompagnement des équipes au changement de culture, en particulier dans le domaine des soins de développement.

Skin to skin contact is a method derived from kangaroo care whose implementation in industrialized countries has rarely been assessed.

To evaluate the barriers, knowledge and expectations of health professionals regarding this care in 2 level III neonatal care units in the Nord-Pas-de-Calais.

Investigation was conducted by means of 2 questionnaires, one intended to physicians, the other to the nursing staff sharing some common questions. The 2 neonatal units differed by the level of implementation of skin to skin contact. Results were compared according to occupation and site of work.

80% of the physicians and 71.4% of the paramedical staff answered to the questionnaires. The difficulties were linked to technical or architectural constraints. Responses were not very different between the 2 teams. The majority (90%) considered this practice as a fully-fledged care. The positive effects on attachment (96% of the answers) were well-known but those on sleep (2,9%), breast-feeding (5%) and pain (0%) were only rarely mentioned. Barriers to implementation were centred on infant's safety. The majority of the team wished to benefit from an educational intervention.

Although the perception of skin to skin contact was positive in these 2 teams, increased knowledge of the evidence supporting its practice could enable babies and parents to benefit from all its positive effects. The need for educational program was clearly mentioned to improve parents' information.

This work emphasises the complexity of introducing new procedures in neonatal care particularly in the field of developmental care.