Une exposition précoce aux animaux de ferme pourrait protéger des leucémies de l’enfant, comme c’est le cas pour les allergies, par maturation effective du système immunitaire naïf. L’objectif de notre étude est d’étudier en France le lien entre les expositions précoces aux animaux, les allergies et le risque de leucémie de l’enfant.

Les analyses ont été réalisées à partir de l’étude cas témoins Estelle réalisée en population générale en 2010 et 2011. L’échantillon comportait 747 cas de leucémie aiguë (LA) et 1421 témoins de population générale. Les données ont été recueillies auprès des mères à l’aide d’un questionnaire téléphonique standardisé, identique pour les cas et pour les témoins. Les odds ratios (OR) ont été estimés à l’aide de modèles de régression logistique non conditionnelle, incluant les facteurs de confusions potentiels. Les analyses ont été restreintes aux plus de 1 an.

Les LA étaient négativement et significativement associées à la visite régulière d’une ferme avant 1 an (OR : 0,5 [0,3–0,9]) et au contact régulier avec les animaux avant 1 an. Plus particulièrement, des associations significatives ont été observées pour des contacts réguliers avec les chats, les vaches, les moutons ou chèvres, les oiseaux et les rongeurs. Enfin, les LA étaient négativement associés aux antécédents d’allergie (OR : 0,9 [0,7–1,1]) avec une association significative pour la rhinite allergique (OR : 0,6 [0,4–1,0]).

Ces résultats sont cohérents avec ceux de l’étude précédente ESCALE. Des réplications et la recherche de mécanismes biologiques sous-jacents sont nécessaires.