Dépistage des anévrysmes de l’aorte. Études internationales, données de la littérature - 11/09/14
Résumé |
L’anévrysme de l’aorte appartient à la catégorie des tueurs silencieux. Longtemps asymptomatique, parfois jusqu’à des tailles extrêmes, il ne se manifeste le plus souvent que brutalement par sa rupture, rupture grevée d’une mortalité très élevée (faisant de la rupture d’anévrysme une cause importante de décès chez l’adulte>50ans). La question de son dépistage se pose donc d’autant plus logiquement que les anévrysmes répondent assez bien aux critères préalables de tout dépistage. L’examen clinique étant de fiabilité médiocre pour le diagnostic d’anévrysme de l’aorte abdominale (AAA) et non applicable au diagnostic de l’aorte thoracique, ce dépistage n’est envisageable qu’au travers de méthodes instrumentales. L’échographie a permis d’envisager ce dépistage au début des années 1990 pour les AAA. La première grande étude a été l’étude ADAM aux USA, suivie de grandes études en Angleterre, Suède, Norvège et Nouvelle-Zélande. Toutes ont confirmé la prévalence élevée des AAA, la prédominance chez l’homme et le rôle du tabagisme comme facteur de risque majeur. Pourtant 20 après, le dépistage des AAA fait encore débat alors que l’on a pu démontrer que le dépistage des AAA diminue la mortalité liée aux AAA. Pourquoi ? Peut-être en premier lieu du fait du poids d’ADAM qui a marqué les études suivantes. D’abord ADAM était axée sur le dépistage des AAA dits chirurgicaux et l’on a négligé la prise en charge médicale des patients porteurs d’un AAA de taille non-chirurgicale. D’autre part pour des raisons de commodité, on a défini comme AAA une dilatation segmentaire de l’aorte abdominale>30mm AP négligeant les aortes de petit calibre (femme en particulier) ou de gros calibre (artériomégalie) pour lesquelles la définition d’un AAA en rapport de calibre est plus appropriée, enfin on a oublié que la population de ADAM comportait 97 % d’hommes et peu d’études ont pris en compte les antécédents familiaux d’AAA … Actuellement la diminution du tabagisme masculin et son impact négatif sur la prévalence des AAA remet en cause le dépistage des AAA alors que l’augmentation du tabagisme féminin et le taux de rupture des AAA chez la femme est source de débats conflictuels sur l’intérêt du dépistage de l’AAA chez la femme. Enfin si le dépistage systématique de l’AAA en population générale n’est pas retenu, s’opposent encore dépistage systématique en population ciblée et dépistage opportuniste. L’augmentation de la durée de vie amène aussi à prendre plus en compte l’âge et à discuter le re-screening des sujets à risque.
Au cours de cet exposé seront résumées les grandes études sur le dépistage des AAA et discutée la philosophie actuelle du dépistage des AAA.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anévrysme de l’aorte abdominale, AOMI, Dépistage
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Vol 39 - N° 5
P. 313 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.