Fibrinolyse et prévention du syndrome post-thrombotique : est-ce la solution ? - 11/09/14
Résumé |
L’intérêt théorique d’utiliser la thrombolyse chez les patients avec une TVP aiguë se base sur le concept de la veine ouverte (« open vein » des anglo-saxons), c’est-à-dire sur le concept que la reperméabilisation rapide de la veine va améliorer les symptômes du patient en phase aiguë et diminuer le risque de syndrome post-thrombotique. Une méta-analyse Cochrane récente suggère effectivement que la lyse améliore la perméabilité de la veine et diminue le risque de syndrome post-thrombotique.
Dans l’étude CaVent [1 ], la thrombolyse administrée par un cathéter dans le thrombus a été comparée au traitement anticoagulant classique. La lyse diminuait le risque de syndrome post-thrombotique de manière juste significative (p=0,047). Néanmoins, dans les 101 patients randomisés dans le bras lyse, il y avait 20 complications hémorragiques, dont 3 jugées majeures et 5 cliniquement significatives. Le prix à payer pour éviter un syndrome post-thrombotique léger était donc potentiellement relativement lourd dans cette étude, la seule randomisée à disposition actuellement. Par ailleurs, il est important de signaler que la durée de lyse était de 2,4jours, ce qui nécessite une disponibilité et une expertise particulières, non disponibles dans toutes les institutions.
Il est possible que la lyse pharmaco-mécanique (destruction mécanique du caillot+lyse), qui diminue de 50 % les doses de thrombolyse nécessaires, améliore le rapport bénéfice-risque dans le traitement de la thrombose veineuse profonde. L’étude ATTRACT [2 ] qui compare plusieurs de ces méthodes pharmaco-mécaniques dans la thrombose ilio-fémorale devrait apporter des informations supplémentaires (résultats attendus en 2016).
Sur la base des données actuelles, seules les thromboses ilio-fémorales avec très importantes répercussions cliniques locales chez un patient à faible risque hémorragique semblent pouvoir bénéficier du traitement fibrinolytique. Un traitement conventionnel par anticoagulation paraît en revanche suffisant et a largement fait ses preuves dans les autres situations.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Thrombolyse, Syndrome post-thrombotique
Plan
Vol 39 - N° 5
P. 319 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.