La problématique sexuelle liée aux cancers et à leur prise en charge est sous-évaluée par les soignants d’autant plus que les patients osent peu en parler. L’oncosexologie est une nouvelle offre de soins, qui répond à une réalité épidémiologique, à une forte attente, à une démarche qualité des soins et à l’exigence d’une médecine éthique, technicienne et humaniste. Elle vise à concilier les objectifs carcinologiques et de qualité de vie car la santé sexuelle fait partie du soin en oncologie tout comme la vie sexuelle fait partie du bien-être pour une majorité de sujets/couples. À l’exemple de la douleur, il y a 20 ans, il faut une politique volontariste pour modifier les comportements des soignés et… des soignants, c’est-à-dire, lever le silence, légitimer la demande et autoriser tous les acteurs à en parler. La stratégie optimale pour actualiser les « logiciels » (notamment des médecins, principal facteur de résistance) consiste à simplifier et à professionnaliser l’oncosexologie en répondant aux besoins d’information et de lisibilité de l’offre pour tous et de formation pour les soignants les plus impliqués. Le terme d’oncosexologie ne doit pas heurter. Au contraire, cette nouvelle compétence en soins de support corrige une réelle inégalité d’accès aux soins et s’inscrit dans une culture de « bientraitance » en favorisant une prise en charge plus personnalisée tant initiale que lors du suivi : a) l’information sur les risques et séquelles sexuels est une obligation éthique et légale, b) la stratégie thérapeutique peut être influencée par le risque iatrogène sexuel très souvent traitement-dépendant, c) l’impact et la demande évoluent tout au long du parcours de soins, d) des solutions pluridisciplinaires existent en fonction de la demande et de sa nature simple ou complexe, e) sa prise en compte s’avère très souvent bénéfique pour le patient et le couple.

The sexual problematic linked to both cancers and their treatments remains underestimated by health carers especially since patients dare not speak about it. The oncosexology is a new offer of health care responding to an epidemiological reality, a strong demand, a care quality process and a societal demand of ethical, technical and humanist medicine. It aims at conciliating the oncological and quality of life objectives because sexual health belongs to oncological care and quality of life belongs to well-being for a majority of people/couple. By comparison to the pain situation of 20years ago, a proactive politics is necessary to change the individual level to a collective one by modifying the attitudes of patients and… health carers, that is, by breaking the silence, by legitimating the demand and by allowing all the actors to be open about it. The optimal strategy for actualizing the “software” of physicians, who are the main factor of resistance, consists in simplifying and professionalizing the oncosexology by responding to the needs for information and offer visibility for all, and training for the most sensitized or involved carers. The term oncosexology should not shock. This new competence in supportive care corrects a real inequality of access to health care and fits in with a medical humanism by promoting a more personalized approach as much initially as in follow-up: a) to inform about sexual risks and sequels is an ethical and legal duty, b) the therapeutic strategy may be influenced by the iatrogenic sexual risk, which is frequently treatment-dependant, c) the impact and demand evolve throughout the health care process, d) multidisciplinary solutions exist according to the demand and its simple or complex nature, e) the impact is often positive for the patient/couple.