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Physiopathologie de l'infection virale C - 29/02/08

Doi : GCB-03-2002-26-HS2-0399-8320-101019-ART54 

Jean-Pierre ZARSKI [1 et 2],

Claude SOUVIGNET [1]

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Le virus C de l'hépatite (VHC) est un Flavivirus dont le génome est constitué d'un ARN monobrin positif d'environ 10kb, qui contient un cadre de lecture unique codant pour une polyprotéine d'environ 3 000 acides aminés. Cette protéine initiale est ensuite protéolysée en plusieurs protéines structurales et fonctionnelles [1]. Le VHC infecte environ 400 millions de personnes, ce qui correspond à plus de 3 % de la population mondiale [2]. En France, la prévalence serait de 1,15 %.

Les mécanismes viraux de la persistance virale reposent, d'une part, sur la cinétique de réplication rapide et, d'autre part, sur la forte variabilité génétique du VHC. La production quotidienne de virions est estimée à 10 12 particules virales au cours de la phase chronique de la maladie. Ce niveau élevé de réplication associé à une absence de correction des erreurs de transcription aboutit à l'émergence de nombreux variants viraux. Ainsi, il existe 6 génotypes principaux et une centaine de sous-types du VHC. De plus, chaque malade infecté peut héberger plusieurs clones viraux apparus au cours de la réplication virale initiale ou secondairement acquis, appelés quasi-espèces. La persistance virale notée dans 70 à 80 % des infections par le VHC est donc liée à ces deux propriétés virales.

En dehors de la situation pathogénique particulière des hépatites fibrosantes cholestatiques, le VHC semble être très faiblement cytopathique. Des altérations morphologiques de l'architecture cellulaire, témoins d'une atteinte cytopathique, sont en effet observées dans un petit nombre de cellules hépatiques. De plus, la sévérité de l'atteinte hépatique n'est pas liée au niveau de la charge virale [3]. Enfin, expérimentalement, l'hyperexpression de protéines virales structurales par des souris transgéniques n'induit pas de lésions hépatocytaires [4].

La persistance virale semble en fait plutôt due à l'impuissance de la réponse immune antivirale de l'hôte à éradiquer le virus, malgré sa capacité réelle à en limiter la réplication. Les recherches sur la physiopathologie de l'hépatite chronique C ont été limitées par le manque de systèmes de culture cellulaire de réplication virale et de modèles animaux chez le petit mammifère. Le seul modèle animal longtemps disponible a été l'infection chez le chimpanzé qui mime de nombreux aspects de l'infection VHC humaine. Dans ce modèle, comme chez l'homme, la fréquence de l'infection chronique est particulièrement élevée, la réplication virale se poursuit malgré la mise en place d'une réponse immune spécifique, humorale et cellulaire }, enfin les lésions nécrotico-inflammatoires sont habituellement modérées. L'optimisation d'un modèle de manipulation plus facile chez la souris transgénique ou chez le petit animal (tupaya) devrait faciliter les expérimentations in vivo [5]. De plus, l'isolement récent de clones ADNc capables de générer des transcripts d'ARN infectieux (réplicons) constitue une étape importante dans la mise au point d'un système de réplication in vitro [6] [7] [8].

En résumé, la persistance virale apparaît comme l'élément clé de l'installation du processus de destruction tissulaire lié à l'hépatite chronique. Les mécanismes de cette persistance virale sont de deux ordres : ceux liés au virus lui-même et ceux liés à l'hôte et à la réponse immune spécifique antivirale.

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Vol 26 - N° HS 2

P. 154-162 - mars 2002 Retour au numéro
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  • Jean-Claude TRINCHET
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  • Pierre BEDOSSA

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