Troubles conductifs intracardiaques de haut degré : un mode de présentation rare de l’embolie pulmonaire - 03/09/15
Résumé |
Objectif |
L’association d’un trouble de la conduction intracardiaque de haut degré et d’une embolie pulmonaire (EP) est exceptionnelle. À ce jour, 9 cas ont été rapportés dans la littérature. Cependant, la promptitude du diagnostic d’EP conditionne le pronostic reposant sur la mise en route sans délais du traitement anticoagulant. Dans ce travail, nous avons recensé les cas de troubles de conduction intracardiaques de haut degré concomitant d’une EP.
Méthodes |
REMOTEV est un registre prospectif, monocentrique, incluant depuis novembre 2013 tous les patients hospitalisés de manière consécutive pour un épisode aigu de MTEV. À partir de ce registre, nous avons colligé les cas de troubles conductifs de haut degré survenus chez des patients victimes d’EP. Les signes cliniques, les ECG antérieurs, le profil biologique, les données de l’échocardiographie et le suivi ont été répertoriés.
Résultats |
À partir d’un collectif de 400 patients, nous avons identifié 5 cas de trouble de la conduction de haut degré. Il s’agissait de 2 femmes et 3 hommes, d’âge moyen : 78,2±6,2ans. Le tableau clinique d’admission comportait une syncope chez 2 patients, une dyspnée aiguë chez 3 patients et une douleur thoracique chez 2 patients. L’ECG d’admission montrait dans 3 cas, un bloc auriculoventriculaire (BAV) du troisième degré, dans un cas un BAV du deuxième degré Mobitz 2 et dans un cas un bloc sino auriculaire du troisième degré. Un stimulateur cardiaque a été implanté chez trois patients. L’absence d’amélioration clinique ou la récidive symptomatique a conduit à la réalisation d’un angioscanner thoracique (n=1) ou d’une scintigraphie pulmonaire de ventilation/perfusion (n=4). Le diagnostic d’EP a été porté avec un délai de 48–60h après l’admission. Dans trois cas, il s’agissait d’une EP à risque intermédiaire haut et dans deux cas d’une EP à risque intermédiaire faible. Tous les patients ont bénéficié d’une anticoagulation curative pour une durée de 6 mois. Lors du suivi, aucun patient n’est décédé. Chez deux des patients appareillés, le contrôle du stimulateur cardiaque a montré un rythme propre sans électrostimulation témoignant du caractère résolutif du trouble conductif.
Conclusion |
L’embolie pulmonaire est une cause rare de trouble de conduction de haut degré. Cependant, le contexte clinique doit alerter le clinicien. Dans ces cas, le traitement réside dans une anticoagulation curative. L’implantation d’un stimulateur cardiaque n’améliore pas le pronostic.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Embolie pulmonaire, Troubles conductifs
Plan
Vol 40 - N° 5
P. 311 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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