Dépistage opportuniste de l’anévrisme de l’aorte abdominale lors d’une écho-cardiographie transthoracique chez des patients sélectionnés : expérience d’un centre algérien - 03/09/15
Résumé |
L’AAA est, avec la maladie coronarienne, les accidents vasculaires cérébraux et les artériopathies des membres inférieurs, la quatrième localisation de l’athérosclérose. C’est une maladie grave compte tenu du risque de rupture le plus souvent mortel, ce risque étant majeur à partir de 55mm. Le dépistage des AAA se justifie donc par l’importance de la mortalité liée à la rupture d’anévrisme atteignant 65–90 % en incluant la mortalité pré-hospitalière, soit la 14e cause de décès dans le monde, comparativement à la mortalité de la chirurgie programmée (2–5 %), selon l’importance des comorbidités associées. Son dépistage dans la population générale est coûteux et peu réaliste mais paraît raisonnable dans une population cardiologique à haut risque particulièrement au-delà de 60ans. Comme l’aorte abdominale est accessible à l’équipement échocardiographique standard, nous tenons à vérifier cette hypothèse.
Objectif |
Évaluer la fréquence des patients porteurs d’AAA parmi ceux ayant une échocardiographie, identifier les facteurs de risque associés et évaluer la faisabilité de dépistage.
Matériels et méthodes |
Étude observationnelle transversale réalisée dans le laboratoire d’échocardiographie entre juillet 2011 et juillet 2013. C’est une enquête colligeant les données de dépistage échocardiographique systématique d’AAA au cours des échocardiographies transthoraciques, incluant les patients âgés de 60ans ou plus, ou des sujets atteints d’une pathologie cardiovasculaire athéromateuse, quel que soit l’âge, référés pour une échocardiographie trans-thoracique. Seuls les patients inscrits « lundi » et « mercredi » ont été inclus. L’aquisition des images dynamiques de l’aorte a été réalisée dans le plan transverse par une sonde 3S phased array sectorielle à balayage électronique à fréquence variable de 1,8–3,8 Mhz chez un patient en décubitus dorsal à la fin de l’examen cardiaque. Nous avons étudié 692 patients, 465 hommes (67,19 %) et 227 femmes (32,80 %) qui répondent aux critères d’inclusion.
Résultats |
Le segment infrarénal de l’aorte abdominale, qui est le siège de la très grande majorité des anévrismes de l’aorte abdominale, a été visualisé chez 674 patients (452 hommes, 222 femmes), ce qui correspond à une faisabilité de 97,4 %. Elle ne prend qu’un temps raisonnable d’au maximum 5minutes et ne génère aucun coût supplémentaire. Un AAA a été détecté chez 31 patients (4,6 %), le sex-ratio homme/femme est de 7,11/1. Les facteurs de risque, sexe masculin, tabagisme et l’âge étaient associés de façon indépendante à l’AAA. D’autres facteurs spécifiques à l’échocardiographie transthoracique ont été retrouvés : une hypertrophie VG, une dilatation cavitaire gauche et une fraction d’éjection basse. Six patients étaient au stade opératoire.
Conclusion |
L’anévrisme de l’aorte abdominale est fréquent dans une population sélectionnée référée pour une échocardiographie transthoracique (4,6 %) du présent collectif. La visualisation du segment infra rénal de l’aorte abdominale au cours de cet examen est faisable dans la majorité des cas. Un tel examen ciblé dans une population à risque est ainsi susceptible de réduire sensiblement le nombre de ruptures catastrophiques d’AAA qui peuvent bénéficier à temps de la cure chirurgicale dont le risque est actuellement faible.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anévrisme de l’aorte abdominale, Échocardiographie transthoracique
Plan
Vol 40 - N° 5
P. 312 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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