La contraception progestative a longtemps été considérée comme une contraception de deuxième intention, en alternative à la contraception combinée ou estroprogestative, notamment chez les femmes chez qui les estrogènes sont contre-indiqués ou non souhaités. La démonstration d'une efficacité comparable, de l'absence de risque cardiovasculaire associée à son utilisation, et la mise à disposition de nouveaux modes d'administration permettent de considérer la contraception par progestatifs comme une contraception de première intention. Les dérivés de la 19-nortestostérone sont les composés les plus utilisés. Le mode d'action principal est l'inhibition de l'ovulation, complète ou partielle, mais l'effet contraceptif est parfois lié aux seuls effets du progestatif sur le mucus cervical et l'endomètre, en particulier pour les dispositifs intra-utérins. De multiples formulations sont disponibles pour répondre à des besoins individuels variés de contraception : comprimé ; implant ; injection ; dispositif intra-utérin. Les formes de longue durée d'action ont une efficacité indépendante de l'observance, supérieure à celle de la forme orale. Les troubles menstruels sont les principaux effets indésirables associés à cette contraception sans estrogènes et peuvent être à l'origine d'abandon de la méthode. Une information préalable est essentielle pour augmenter l'acceptabilité de cette contraception. Au long cours, le principal bénéfice de son utilisation est la réduction des saignements menstruels. Contrairement à la contraception combinée, il n'existe pas d'augmentation du risque vasculaire, artériel ou veineux. Cette contraception peut donc être prescrite chez les femmes à risque vasculaire. Il n'y a pas de risque carcinologique mis en évidence à ce jour, lié à l'utilisation de la contraception progestative, mais les données sont limitées. Les modulateurs des récepteurs à la progestérone, déjà utilisés en contraception d'urgence, pourraient être développés pour la contraception régulière.