Sein et hormones - 01/01/02
Philippe Touraine : Docteur en médecine et en sciences biologiques, professeur des Universités, praticien hospitalier
Frédérique Kuttenn : Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service
Service d'endocrinologie et médecine de la reproduction, groupe hospitalier Necker-Enfants-Malades, 149 rue de Sèvres, 75015 Paris France
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Resumen |
Le sein humain dépend essentiellement de trois hormones : l'oestradiol, la progestérone, la prolactine. Hormis la période pubertaire, où la croissance mammaire dépend de l'oestradiol, seul sécrété par l'ovaire pendant plusieurs années, le sein est soumis, dès que commencent les cycles ovulatoires, à l'alternance des sécrétions d'oestradiol et de progestérone. La prolactine intervient au moment de la grossesse pour stimuler la « mammogenèse », et lors de la lactation pour permettre la « lactogenèse ». Ce sont les actions synergiques et antagonistes de l'oestradiol et de la progestérone sur la prolifération et la différenciation mammaires que nous examinerons principalement. Il s'agit d'une question essentielle, dans la mesure où de l'équilibre de ces deux hormones dépend l'eutrophie du tissu mammaire au cours des différentes périodes de la vie génitale, lors des cycles menstruels spontanés, mais aussi lors de divers traitements hormonaux (inducteurs de l'ovulation, contraceptifs, ou substitutifs de la ménopause) et aussi dans l'élaboration de stratégies en matière de prévention du cancer du sein.
Le cancer du sein est à la fois le cancer le plus fréquent chez la femme dans les pays développés, atteignant une femme sur 11 [40] , et aussi la première cause de décès par cancer chez la femme [7 , 52] . Le cancer du sein est multifactoriel. Bien que les mécanismes de carcinogenèse restent mal déterminés, le rôle des hormones paraît essentiel. Dans les années 1970-1980, sur la base d'études expérimentales animales et d'études in vitro sur des cellules mammaires en culture, il était généralement admis que les oestrogènes étaient le principal facteur hormonal impliqué dans la pathologie mammaire, tandis que la progestérone paraissait s'opposer à l'action des oestrogènes, à la fois localement au niveau des cellules mammaires et au niveau central par son effet antigonadotrope, l'insuffisance lutéale en progestérone étant considérée comme l'un des facteurs de risque hormonal du cancer du sein [55 , 70] . Toutefois, des controverses sont apparues dans les dernières années sur le rôle de la progestérone dans le sein, et certains auteurs ont émis l'hypothèse que la progestérone pourrait avoir un effet synergique de l'oestradiol dans son rôle promoteur sur la survenue de cancer du sein. Cette controverse souligne la nécessité d'études complémentaires précisant le rôle de la progestérone et des progestatifs sur la glande mammaire. Seule une compréhension physiopathologique claire des phénomènes de transition du sein normal au sein bénin ou malin devrait permettre des propositions de stratégie efficace de prévention du cancer du sein. Nous avons donc tenté de réunir ici les données disponibles des études expérimentales chez l'animal, d'études in vitro et in vivo sur le sein humain, ainsi que des études épidémiologiques sur les effets de la vie reproductive et des hormones exogènes sur le risque de cancer du sein.
"Palabras clave" : sein, oestrogène, progestérone, progestatif, mastopathie bénigne, cancer du sein, anti-oestrogène, récepteur de l'oestradiol, 17β-hydroxystéroïde déshydrogénase, insuffisance lutéale, contraception, ménopause
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