Objectif Le sommeil et le système immunitaire interagissent y compris hors contexte pathologique. Les relations entre durées de sommeil et niveaux sériques de cytokines inflammatoires ont été essentiellement étudiées chez les adultes, très peu chez les enfants et jamais chez les enfants d’âge préscolaire.

L’étude inclus 687 enfants d’une cohorte de naissance ayant des données sur les durées de sommeil entre 2 et 5 ans et un dosage sérique de cytokines inflammatoires (IL-6, IL-10, TNF-alpha et IFN-gamma) à 5 ans. Les associations longitudinales entre sommeil et niveaux sériques de cytokines ont été évaluées par des régressions linéaires brutes et ajustées sur les facteurs de confusion.

Après ajustement, les enfants avec une courte durée de sommeil entre 2 et 5 ans (<10h30/nuit, 4, 5 % des enfants) avaient un taux sérique d’IL-6 plus élevé à 5 ans (p=0, 03) comparé aux enfants avec une durée de sommeil d’environ 11h30/nuit (37, 4 %) sur la même période. Les enfants avec une durée de sommeil >11h30/nuit (4, 9 %) entre 2 et 5 ans tendaient à avoir un taux augmenté d’IL-10 à 5 ans (p=0, 09) et les enfants modifiant leur durée de sommeil (>11h30 puis 10h30/nuit, 4, 7 %) avaient un taux augmenté de TNF-alpha à 5 ans (p=0.02).

Nos résultats suggèrent la mise en place d’une inflammation de bas grade selon certaines évolutions de durée de sommeil et ce dès l’âge préscolaire. Or, de courtes et longues durées de sommeil d’une part et la présence d’une inflammation de bas grade d’autre part ont été associées à la survenue de pathologies chroniques y compris chez l’enfant.