Le taux de mortalité parmi les cas de sida notifiés par le biais du système des maladies à déclarations obligatoires depuis sa mise en place en 1982 suggère une surmortalité en Aquitaine par rapport au reste de la France. Une analyse a été menée pour déterminer si la létalité du sida est plus importante parmi les personnes atteintes de sida résidant en Aquitaine et d'en déterminer les causes.

Tous les cas de sida notifiés entre le 01 janvier 1982 et le 30 juin 2005 ont été inclus. Le risque relatif de décéder chez les cas résidant en Aquitaine a été estimé par un modèle de Cox ajusté sur les différentes caractéristiques des sujets, en deux périodes pour tenir compte de la mise sur le marché des puissantes associations d'antirétroviraux (HAART) en 1996.

Depuis 1982, 60212 cas de sida ont été déclarés. Après prise en compte des principales caractéristiques des sujets, le risque de décès était significativement plus élevé en Aquitaine que dans le reste de la France (RR=1,12, IC95 %=[1,06-1,18]) durant la période pré-HAART. Depuis 1996, aucune différence significative n'était observée (RR=0,90, IC95 %=[0,75-1,09]).

Le taux de létalité plus important en Aquitaine que dans le reste de la France était dû à une surmortalité dans cette région avant 1996. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce résultat, notamment une différence d'exhaustivité dans la déclaration des décès ou des caractéristiques différentes des cas selon les régions. La situation semble s'être inversée depuis 1996, mais cette tendance devra être surveillée dans les années à venir.

The mortality rate among AIDS patients reported through the French mandatory reporting system since 1982 is particularly high in Aquitaine, a south west area of France. This study was made to confirm that mortality was higher in Aquitaine patients than in the rest of France, and to determine its causes.

All the cases reported between January 1982 and June 2005 were included. Coxʼs proportional hazard models were used to determine the relative risk (RR) of death among patients living in Aquitaine. Two periods were considered to take into account the introduction of highly active antiretroviral therapy (HAART) in 1996.

Since 1982, 60,212 AIDS patients were reported. After adjustment on the main patient features, the risk of death was significantly higher in AIDS patients living in Aquitaine than in other regions (RR=1.12; IC95%=[1.06-1.18]) before the introduction of HAART. After 1996, this difference did not persist, and an opposite trend was even observed (RR=0.90; IC95%=[0.75-1.09]).

The higher overall mortality rate in Aquitaine was due to a higher risk of death in that area before 1996. Several hypotheses can explain this result, such as a less exhaustive notification, or different characteristics of the subjects. The opposite trend that was observed after the introduction of HAART will have to be checked in the next few years.