Les patients diabétiques traités par insuline sont habituellement éduqués pour adapter leurs doses d'insuline en fonction des contrôles glycémiques qu'ils ont eux-mêmes réalisé par auto surveillance. D'une façon générale ils adhèrent aux recommandations médicales mais sont parfois perturbés par les résultats qu'ils obtiennent, qui ne correspondent pas avec leur attente. Les patients sont donc confrontés à un certain degré de variabilité, voire d'imprédictibilité dans leurs résultats, qui peut les perturber dans leur adhésion thérapeutique; en effet, leur connaissance des facteurs impliqués dans la variabilité de l'action de l'insuline est assez souvent imprécise. La revue présentée essaie d'analyser les facteurs qui dépendent de la préparation insulinique elle-même, non seulement fonction du degré de cristallisation de cette préparation mais aussi de la vitesse avec laquelle les hexamères se dissocient en dimères et monomères. Le développement des analogues aussi bien rapides que lents, permet probablement de s'affranchir de l'étape de la cristallisation, et il est discuté de l'apport de ces analogues dans la prédictibilité du niveau glycémique. Aux facteurs directement liés à la préparation insulinique, viennent s'ajouter les facteurs dépendant de la technique d'injection elle-même; celle-ci dépend directement des recommandations et de l'éducation données aux patients. Pour les insulines cristallisées, l'agitation du flacon est un élément important, voire majeur, que le développement des analogues lents devrait éliminer; cependant, le temps laissé entre l'injection et le retrait de l'aiguille, le site anatomique d'injection, la profondeur de l'injection sont aussi des facteurs de variabilité de la réponse; ils peuvent être réduits par une bonne éducation et bien sûr un respect de celle-ci. Une plus grande prédictibilité et une moindre variabilité des résultats obtenus peuvent donc être obtenus par la conjonction des progrès réalisés par l'industrie pharmaceutique dans la bio disponibilité des médicaments et par la qualité de l'éducation apportée aux patients pour leur technique d'injection.

Insulin-treated patients are generally taught to adapt their doses of insulin according to the glycemic level obtained during self-tests. They usually adhere to medical recommendations, but are often confused by the results, which may not correspond to expectations. Patients have to contend with variability and a certain degree of unpredictability in the results. Our knowledge of the factors involved in this variability is often imprecise. We review here the factors depending on the preparation of insulin itself, not only with regard to its crystallization but also the speed at which the hexamers dissociate into dimers. The development of fast and slow-acting analogues is discussed along with their value in improving glycemic predictability. In addition to these factors, we mention those stemming from the injection technique itself, which are directly related to the instructions given to the patients. For crystallized insulin preparations, shaking the bottle is an important element that the development of slow-acting analogues should eliminate, but the time lapse before withdrawing the needle, the anatomical site of the insulin injection, and the depth of the injection are also factors for variability. Greater predictability in the action of insulin will be obtained from a combination of progress in manufacturing procedures and better patient education.