La dermatite atopique (DA) est une maladie multifactorielle touchant 10 à 20 % des enfants et 3 à 8 % des adultes en Europe occidentale et aux États-Unis. La fréquence de la maladie augmente dans les pays en voie de développement suggérant un rôle majeur des facteurs d'environnement dans la physiopathologie de la maladie. L'impact de la maladie sur la qualité de vie des patients et de leur famille est important et sous-estimé. La physiopathologie de la DA fait intervenir l'interaction de plusieurs mécanismes dont une altération fonctionnelle innée de la barrière cutanée, une prédisposition au développement d'une réaction inflammatoire au sein de la peau faisant intervenir l'immunité innée et adaptative, l'action de facteurs d'environnement incomplètement connus et l'action d'une anomalie de diversité des microbiomes digestifs et cutanés. Il n'y a pas de traitement reconnu en prévention primaire actuellement en dehors des hydrolysats de protéines de lait de vache chez les nouveaux-nés à risque et probablement des probiotiques et/ou des prébiotiques. La prise en charge globale d'un patient atteint de DA et de sa famille doit intégrer une éducation thérapeutique et être planifiée. La recherche de facteurs aggravants potentiels (allergie alimentaire, surinfection, facteurs psychologiques, eczéma de contact) doit être adaptée au cas par cas. L'objectif du traitement est, d'une part, l'obtention rapide d'une rémission grâce à un traitement d'attaque et, d'autre part, le maintien de cette rémission au long cours grâce à un traitement d'entretien. Les dermocorticoïdes sont utilisés en première intention en traitement d'attaque de la DA. Le tacrolimus peut être utilisé en seconde intention. La photothérapie est assez souvent utilisée chez l'adulte mais très rarement chez l'enfant. Les indications des traitements systémiques (ciclosporine, autres immunosuppresseurs et thérapies ciblées) sont exceptionnelles et relèvent le plus souvent d'équipes spécialisées.