La présence de spores fongiques dans l'air intérieur est normale; elles sont transférées par la ventilation et véhiculées de l'extérieur par les occupants. Cependant, le développement actif de moisissures dans l'habitat est devenu une préoccupation pour les professionnels de santé: en effet, au cours de ces dernières années, de nombreuses études ont suggéré un lien possible entre l'exposition aux moisissures en milieu intérieur et diverses atteintes à la santé (de types allergique, irritatif, toxique, voire infectieux). En région parisienne, le laboratoire d'hygiène de la ville de Paris effectue des « audits environnementaux » au domicile de personnes suivies par un médecin suspectant un lien entre le trouble de son patient et son environnement domestique. L'audit environnemental se déroule en plusieurs temps: la visite, les prélèvements, le questionnaire, les conseils et les rapports. Une visite approfondie de l'habitat permet de détecter la présence d'humidité et d'éventuels réservoirs de moisissures afin d'élaborer une stratégie d'échantillonnage. La flore fongique est recherchée à partir de prélèvements d'air, de surfaces, de poussières, voire de matériaux. Les moisissures les plus couramment isolées dans l'habitat sont Penicillium sp., Aspergillus sp. et Cladosporium sp. La présence relative des différentes espèces mycéliennes identifiées est souvent spécifique à chaque logement et dépend de différents facteurs tels que la nature des supports offerts à la prolifération fongique, les compétitions interespèces in situ, etc Le questionnaire permet de noter les caractéristiques du logement, les symptômes ressentis et les habitudes de vie des habitants. L'enquête conclut sur des conseils permettant de limiter l'exposition aux moisissures. Le rapport adressé au médecin reprend ces différents points, ainsi que les résultats des analyses. Les moisissures sont un sujet de préoccupation nouveau pour les autorités sanitaires françaises. Une réflexion est amorcée à ce sujet par le ministère de la Santé mais la prise en charge (prévention, traitement, suivi) de ce problème de santé publique reste à définir. Elle devra faire appel à plusieurs compétences: médicales, techniques et sociales.

The presence of mould spores in indoor air is normal (transferred by ventilation, brought in from the outside by the occupants). However, the active development of moulds in housing has become a concern for health professionals. Indeed, in recent years, many studies have suggested a possible link between exposure to indoor moulds and various health problems (of allergic, irritating or toxic nature and even infectious). In the Paris area, the Hygiene Laboratory of the City of Paris has been conducting “environmental audits” in dwellings of patients followed by a physician who suspected a link between the patient's health problems and his/her domestic environment. The environmental investigation comprises several steps: visit, samplings, questionnaire, advice and report. A thorough inspection of the dwelling enabled detection of the presence of moisture and possible sources of moulds in order to determine a sampling strategy. Fungal flora were searched for in the air, on surfaces, in samples of dust and even in materials. The moulds most frequently isolated in the houses were Penicillium spp., Aspergillus spp. and Cladosporium spp. The extent of the different mould species identified was often specific to each dwelling and depended on different factors such as the nature of the supports available for mycelial proliferation, competition between in situ species, etc. The characteristics of the dwelling, the symptoms presented and the inhabitants' usual way of live were noted on a questionnaire. The investigation concluded with advice on how to limit exposure to the moulds. A report was sent to the physician summing up the different points and giving the results of the analyses. Moulds are a new subject of concern for French medical authorities. Discussion has been initiated on this subject by the Ministry of Health but the responsibility (prevention, treatment, follow-up) for dealing with this public health problem remains to be defined. It calls for different competences: medical, technical and social.