La conciliation des traitements médicamenteux est un processus interactif et pluri-professionnel qui garantit la continuité des soins ville–hôpital en intégrant à une nouvelle prescription ayant lieu lors d’une hospitalisation, les traitements en cours du patient. Au CHIAP, entre juin et octobre 2014, nous avons inclus dans une étude 44 patients (28 femmes et 16 hommes) âgés de 60ans et plus admis dans le service de chirurgie orthopédique en urgence ou pour un acte programmé. Un bilan médicamenteux optimisé (BMO) a été réalisé à partir d’un minimum de 2 sources concordantes (prescription de ville, entretien avec le patient ou sa famille, contacts avec le médecin traitant et/ou le pharmacien de ville) sans source discordante. Le BMO a ensuite été comparé avec la prescription rédigée à l’admission et les divergences ont été analysées.

Sur les 44 patients admis, 35 patients ont été adressés par les urgences, 9 étaient programmés. Sur ce total de 44, 14 prescriptions ont présentées des divergences soient 32 %. Parmi ces divergences, 7 ont été intentionnelles (DI), mais seulement une seule fut documentée dans le dossier patient. Les 7 autres divergences furent non intentionnelles (DNI) (soient 1 patient sur 6), et 4 de ces DNI concernaient des antihypertenseurs, soient des médicaments à risque. À noter que 2 DNI sur les 7 concernaient des interventions programmées, donc des patients ayant eu une consultation anesthésique préalable. Enfin, le temps moyen de conciliation médicamenteuse relevé sur cette étude était de 13minutes par patient, pour un nombre moyen de 9,8 lignes de prescription par patient.

La conciliation médicamenteuse apparaît comme primordiale à la bonne prise en charge du patient dans l’environnement hospitalier. Elle permet d’optimiser la prise en charge médicamenteuse et d’assurer la continuité du traitement médicamenteux.

Notre objectif est d’institutionnaliser cette démarche dans l’établissement en l’inscrivant dans le programme de lutte contre l’iatrogénie médicamenteuse.