Facteurs prédictifs de toxicité sévère de la chimiothérapie chez des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules - 16/09/15
Résumé |
Introduction et objectifs |
Avec environ 34 000 nouveaux cas par an et 26 000 décès en 2012 en France, le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) est la première cause de mortalité par cancer et le troisième cancer le plus fréquent. La chimiothérapie est le traitement recommandé chez les patients atteints de CBNPC à un stade avancé. Cependant, la chimiothérapie présente une toxicité sévère chez ces patients fragiles qui peut être supérieure aux bénéfices attendus. Ainsi, notre objectif était d’isoler des facteurs prédictifs d’une toxicité sévère liée à la chimiothérapie.
Méthodes |
Pour l’ensemble des patients consécutifs atteints de CBNPC à un stade localement avancé ou métastatique et ayant reçu au moins une cure de chimiothérapie dans le service de Pneumologie de notre établissement en 2011, nous avons relevé les facteurs liés au patient (âge, sexe, comorbidité[s], poids, biologie, Performance Status [PS]), à la tumeur (histologie et stade TNM), à la chimiothérapie (dose, protocole) avant la première cure. Les effets indésirables graves (≥3 d’après National Cancer Institute-Common Terminology Criteria for Adverse Events v4.0) apparus pendant les 2 premiers cycles (j1, j21) de chimiothérapie ont été relevés. Les facteurs prédictifs de toxicité sévère ont été déterminés par régression logistique multivariée (sélection des variables pour lesquelles p<0,20 en analyse univariée).
Résultats |
Soixante-deux patients ont été inclus. Les chimiothérapies les plus fréquentes étaient des doublets à base de cisplatine et de docétaxel (39 %) ou de pemetrexed (23 %). Trente-cinq pour cent des patients ont présenté une toxicité sévère après la première et/ou la deuxième cure de chimiothérapie. Huit pour cent des patients en sont décédés. 40 effets indésirables graves chimio-induits ont été rapportés, les plus fréquents étaient l’apparition d’une infection (23 %), d’une leucopénie et/ou neutropénie (15 %) et d’une fièvre (13 %). En analyse multivariée, les 2 facteurs prédictifs d’une toxicité étaient une hémoglobinémie inférieure à 130g/L (OR 0,2 ; IC95 % 0,056, 0,770 ; p=0,02) et un PS supérieur ou égal à 1 (OR 3,3 ; IC95 % 1,017, 10,934 ; p=0,04) avant la première cure de chimiothérapie.
Discussion et conclusions |
Notre étude montre l’apparition d’une toxicité sévère de la chimiothérapie chez plus d’un tiers des patients et un taux de mortalité important avant la troisième cure. Une anémie et un mauvais état général à l’instauration de la chimiothérapie apparaissent comme prédictifs d’une toxicité sévère. Ainsi, il est essentiel de bien évaluer le rapport bénéfice/risque avant l’instauration d’une chimiothérapie chez les patients atteints d’un CBNPC à un stade avancé.
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Vol 50 - N° 3
P. 332 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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