Évaluation économique de mélanges de nutrition parentérale chez l’adulte et en pédiatrie : industriels versus préparations magistrales - 16/09/15
Résumé |
Introduction et objectifs |
Réaliser une préparation magistrale d’un mélange de nutrition parentérale (MNP) selon la formule (SLF) établie par le prescripteur présente certains avantages, mais nécessite des moyens conséquents (zone à atmosphère contrôlée, personnel qualifié, laboratoire de contrôle). L’objectif était d’effectuer une comparaison, chez l’adulte et en pédiatrie, du coût d’un MNP entre une préparation magistrale et un mélange industriel avec ajouts manuels.
Méthodes |
La population de l’étude sélectionnée était constituée de patients sous nutrition parentérale à domicile recevant uniquement des MNP SLF, tandis que ceux recevant des MNP industriels étaient des patients hospitalisés. Le coût par jour de MNP magistral a été calculé en prenant en compte : chaque soluté, les consommables, le matériel de contrôle (spectrophotomètre d’absorption atomique, acétylène, osmomètre, milieux de cultures…), le temps de préparation et de contrôle chronométré et leur coût en main d’œuvre. Le coût d’un MNP industriel tenait compte : du prix de la poche, du coût des ajouts manuels, du temps de préparation des ajouts et de la main d’œuvre infirmière, chronométré en salle de soin.
Résultats |
Le recueil s’est effectué pendant un mois excepté les MNP industriels en pédiatrie, recueillis sur six mois. La population de l’étude contenait respectivement chez l’adulte et en pédiatrie : 33 patients de 62,8ans d’âge moyen et 34 patients de 5,3ans d’âge moyen. Chez l’adulte, le coût par jour de nutrition parentérale était pour un MNP magistral de 80,9€ (dont 27,4€ de contrôles, consommables et amortissements) contre 29,8€ pour un MNP industriel, soit un rapport de 2,7 fois plus onéreux. En pédiatrie, le coût était de 68,9€ contre 134,9€ soit 2,0 fois moins cher.
Discussion et conclusions |
Le surcoût d’un MNP magistral adulte est principalement dû aux contrôles microbiologiques et physicochimiques permettant d’assurer une qualité et une sécurité maximale. Le coût par jour de MNP SLF en pédiatrie est cependant inférieur : le volume limité des MNP industriels pédiatriques induit une consommation quotidienne de plusieurs poches onéreuses. L’adaptation journalière aux besoins des plus précaires est impossible. Enfin, l’absence d’oligo-éléments et de vitamines conduit à des ajouts manuels, réalisés par le personnel infirmier en salle de soin dans des conditions d’asepsie insuffisantes, exposant une population délicate à des risques infectieux. L’ensemble de ces arguments conduisent les cliniciens à exercer une demande régulière et soutenue de MNP magistraux SLF, dans le but d’entreprendre une prise en charge nutritionnelle par voie parentérale du patient optimale et sécuritaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 50 - N° 3
P. 335 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?