L’électromyostimulation pendant la dialyse a-t-elle sa place dans le réentraînement à l’effort des dialysés ? - 16/09/15
Résumé |
Introduction |
Les patients dialysés subissent une dysfonction musculaire progressive. Une part d’entre eux ne peut pas suivre de réentraînement classique. L’électromyostimulation (EMS) qui entraîne une contraction musculaire non volontaire par stimulation percutanée est utilisée avec succès chez les patients insuffisants cardiaques et respiratoires. L’étude EMS Dialyse est une étude randomisée, contrôlée évaluant l’efficacité d’un programme standardisé d’EMS des muscles quadriceps réalisé au cours des dialyses sur 3mois.
Patients et méthodes |
Soixante-six patients, avec un score faible d’activité (score de Voorips<9,4) randomisés en 33 contrôlés (C), 33 entraînés (E) par EMS sur 39 séances, 30min/dialyse, fréquence 35Hz, intensité augmentée en fonction de la tolérance du patient par un STAPS ou une IDE du centre. Les critères d’évaluation à M0, M3 sont la distance lors du test de marche de 6min (TM6), le volume du quadriceps, le test Time up and go (TUG), la qualité de vie (SF-36).
Résultats |
Population : pas de différence entre (E) et (C) pour l’âge (70,9±12,8, p=0,2), le poids (69,2±15,2, p=0,9), l’IMC (25,5±4,9, p=0,8), l’albumine (38,5±3,6, p=0,8), les comorbidités (diabète 24 %, AVC 19 %, Angor 22 %, Artériopathie 43 %, Cancer 34 %, Dépression 12 %). Résultats : seuls 54 % des patients ont réalisé un nombre de séances>35. TM6 : variation de distance entre M0 et M3 [M0 335, M3 345m (E) ; M0 334, M3 354m (C) ; p=0,6]. TUG : variation entre M0 et M3 : [−0,1 % (E et C) ; p=0,3]. Variation du volume musculaire : [+0,02 % (E)/−00,1(C) ; p=0,03]. Aucune différence pour les scores SF-36.
Discussion |
Aucun bénéfice n’est noté sur les tests fonctionnels mais seulement une variation faible du volume des quadriceps. Plusieurs facteurs d’échecs peuvent être discutés comme le mode intermittent des séances, la durée de séance et du réentraînement trop brève et surtout l’adhérence médiocre à la méthode due sans doute en partie à des sensations douloureuses. Celles-ci font discuter le rôle du soutien motivationnel dans l’acceptation de la méthode.
Conclusion |
Cette étude pilote montre qu’un réentraînement de 3mois basé sur des séances d’EMS lors des dialyses n’améliore pas la dysfonction musculaire des patients dialysés. Le biais le plus important semble la non adhérence au traitement pour un pourcentage élevé de patients.
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Vol 11 - N° 5
P. 263 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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