Le lymphome de Burkitt est une tumeur à la croissance la plus rapide avec un temps de doublement cellulaire compris entre 1 et 2jours exposant au risque majeur de lyse tumorale, avec relargage massif de produits de la dégradation cellulaire dans la circulation sanguine, dépassant les capacités d’épuration rénale, induisant des complications pouvant mettre en jeu le pronostic vital et fonctionnel rénal.

Étude rétrospective, descriptive colligeant les dossiers d’enfants admis en réanimation pédiatrique pour prise en charge d’un syndrome de lyse tumorale depuis 2009.

L’âge moyen est de 10,66, avec un sex-ratio de 2,5. Le SLT est observé chez 18 cas dont le lymphome de Burkit représentait 55 %, contre 27,7 % de LLA, 11,1 % de LMA et 5 % de lymphome lymphoblastique. La fréquence des complications métaboliques ayant imposé le recours à la dialyse chez les patients atteints d’un lymphome de Burkitt était prédominé par l’IRA oligo-anurique, observée chez 70 % de nos malades, contre 30 % de troubles hydro-électrolytiques isolés menaçants réfractaires au traitement médical (hyperuricémie, hyperphosphorémie, hyperkaliémie). Parmi les dix patients dialysés, 6 avaient développé une IRA après induction de la chimiothérapie, alors que 4 d’entre eux n’avaient pas débuté le traitement. Le délai de prise en charge en dialyse variait de 3 à 18jours avec une récupération complète chez tous nos malades.

Le lymphome de Burkitt représente actuellement dans le monde 2 % de tous les syndromes lymphoprolifératifs ; la chimiothérapie guérit 80 % des cas [1Jabbour E., Ribrag V. Acute tumor lysis syndrome: update on therapy Rev Med Interne 2005 ;  26 : 27-32 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références], néanmoins, l’incidence du dysfonctionnement rénale et métabolique au cours de cette hémopathie maligne reste élevée entravant à chaque fois les différentes stratégies thérapeutiques anticancéreuses dont doivent bénéficier ces patients et leur efficacité.

La prise en charge des SLT doit reposer sur une collaboration multidisciplinaire étroite visant à établir une stratégie de prévention instaurée systématiquement en cas d’hémopathie à temps de doublement élevé et de forte masse tumorale.