Rhabdomyolyse sévère sous association atorvastatine–acide fusidique chez un patient dialysé chronique - 16/09/15
Résumé |
Introduction |
Plusieurs cas de rhabdomyolyse secondaire à l’association statine–acide fusidique ont été rapportés, parfois mortels. Nous rapportons une observation chez un patient hémodialysé.
Observation |
Mr T, 72 ans, diabétique de type 2, compliqué de neuropathie, d’artériopathie, de mal perforant plantaire est hémodialysé depuis juillet 2010. En novembre 2012, la récidive d’une infection de prothèse de hanche à Staphylococus aureus est traitée chirurgicalement et par bi-antibiothérapie associant orbénine et acide fucidique 500mg×3 à partir du 27/12/2012. Le 12/4/2013, il présente au lever un déficit moteur proximal pur avec force musculaire à 2/5. La biologie montre une cytolyse : ASAT : 750UI/L, ALAT : 220UI/L, un syndrome inflammatoire avec CRP : 104mg/L avec myoglobinémie à 49 000μg/L et CPK à 11 000 puis 27 000 UI/L. L’IRM élimine une compression médullaire. La prescription d’atorvastatine 20mg/J et d’acide fusidique est arrêtée. L’EMG objective une atteinte myogène. L’hypothèse d’une myosite toxique est confirmée devant l’amélioration neurologique et normalisation des CPK à J7 de l’arrêt des médicaments. La biopsie musculaire élimine une étiologie inflammatoire. La rééducation permettra une récupération lente et progressive de la force musculaire à 4/5 en janvier 2014.
Discussion |
L’accident peut survenir plusieurs mois après le début de la co-prescription (4semaines en moyenne). L’acide fusidique est métabolisé par le foie, lié à 90 % aux protéines (comme l’atorvastatine) non éliminé en HD, s’accumule chez l’IRC dialysé. Cette forte liaison aux protéines des 2 molécules nous a fait réaliser des échanges plasmatiques afin de tenter d’augmenter la clairance des deux drogues, il n’y a pas eu d’effet immédiat. Atorvastatine, rosuvastatine et simvastatine peuvent être en cause. Le type d’interaction entre les 2 molécules est mal connu.
Conclusion |
Plusieurs facteurs favorisent l’erreur de prescription dans cette situation :
– les statines sont de prescription courante ;
– le primoprescripteur de l’acide fusidique est rarement le néphrologue mais l’infectiologue qui n’a pas toujours toutes les données du patient ;
– les manifestations peuvent être très retardées par rapport à la date de prescription.
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Vol 11 - N° 5
P. 335-336 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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