Prévalence de l’association entre glomérulonéphrite extramembraneuse et autoanticorps antithyroïdiens - 16/09/15
, G. Lambeau 2, V. Esnault 1, S. Benzaken 3, J.L. Sadoul 4, P. Panaia Ferrari 5, P. Hofman 6, G. Bernard 3, B. Seitz-Polski 3Résumé |
Introduction |
Les thyroïdites auto-immunes sont fréquemment associées à d’autres maladies auto-immunes et sont caractérisées par leur association à des auto-anticorps anti-thyroïdiens, anti-thyroglobuline (Anti-Tg) et/ou anti-thyroperoxydase (anti-TPO) entre autres. L’association entre thyroïdites auto-immunes et glomérulonéphrite extra-membraneuse (GEM) est décrite à travers des cas cliniques depuis 1976. La GEM est l’atteinte rénale la plus fréquemment retrouvée au cours des thyroïdites. Le caractère auto-immun de la GEM idiopathique a récemment été précisé par son association dans 70 % des cas aux anticorps anti-récepteur de la phospholipase A2 (anti-PLA2R1). Cependant, aucune étude depuis l’identification des anti-PLA2R1 n’a réévalué la prévalence de l’association entre GEM et auto-anticorps anti-thyroïdiens.
Patients et méthodes |
Dans notre cohorte constituée de 102 patients porteurs d’une GEM dont 71 ont des anticorps anti-PLA2R1 (69,5 %), nous avons recherché de façon systématique par méthode ELISA des anticorps anti-TPO et anti-Tg et comparé la fréquence de positivité de ces tests à un groupe de maladies auto-immunes (n=111 présentant lupus, vascularites à ANCA, polyarthrite rhumatoïde).
Résultats |
Nous avons retrouvé de façon significative plus de patients porteurs d’anticorps anti-TPO et d’anti-Tg dans le sous-groupe de GEM sans anticorps anti-PLA2R1 par rapport au sous-groupe avec anticorps anti-PLA2R1 (16,2 % vs. 2,8 %, p=0,026 pour les anti-Tg et 12,9 % vs. 1,4 %, p=0,029 pour les anti-TPO). De même, le groupe GEM sans anti-PLA2R1 présentait de façon significative plus souvent des anti-Tg (16,1 % vs. 4,5 %, p=0,040) que le groupe contrôle de maladies auto-immunes.
Discussion |
Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer cette association. Les antigènes thyroïdiens libérés lors des thyroïdites pourraient par la formation de complexes immuns conduire aux lésions de la membrane basale glomérulaire recontrées dans les GEM.
Conclusion |
Les thyroïdites semblent donc associées aux GEM sans anti-PLA2R1 pouvant même définir des formes secondaires dont la physiopathologie reste à découvrir.
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Vol 11 - N° 5
P. 383-384 - septembre 2015 Retour au numéro
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