Néphropathie tubulo-interstitielle aiguë granulomateuse au cours de l’infection par le virus du Chikungunya : une série de trois cas avec biopsie rénale - 16/09/15
Résumé |
Introduction |
Le virus du chikungunya (CHIKV) est un arbovirus de la famille des Togaviridae transmis par la piqûre d’un moustique du genre Aedes dans les régions tropicales. Les symptômes typiques du Chikungunya incluent fièvre, arthralgies aiguës, céphalées et rash. Durant l’épidémie à la Réunion en 2005, 610 cas atypiques ont été reportés avec une mortalité comprise entre 6 et 10 % [1 ]. Une atteinte rénale fonctionnelle était présente dans 20 % des cas. Les atteintes rénales organiques n’ont jamais été décrites. En 2014, l’émergence du virus sous une forme épidémique dans les Antilles nous a permis de reporter trois cas de néphrite tubulo-interstitielle aiguë liés au CHIKV en Martinique.
Observation |
Le premier cas est un homme de 77ans hospitalisé pour insuffisance rénale aiguë (IRA) avec arthralgies fébriles sans amélioration après réhydratation. Le second cas est un homme de 52ans nécessitant une dialyse en urgence pour IRA avec rhabdomyolyse et hépatite deux semaines après un syndrome « dengue like ». Le troisième cas est un homme de 42ans transféré en réanimation pour IRA, anémie hémolytique et rhabdomyolyse. Ces 3 patients, sans antécédent, n’ont pas rapporté de prise de néphrotoxique. La PCR CHIKV était positive pour les trois cas. Les sérologies VIH, VHB, VHC, leptospirose et les ECBU étaient négatifs. Le bilan auto-immun était négatif. L’échographie rénale était normale. Les résultats des trois biopsies rénales étaient similaires avec un infiltrat inflammatoire interstitiel granulomateux associé à des lésions de nécrose tubulaire aiguës intéressant 30 % des tubules sans lésions vasculaires ou glomérulaires associées. L’immunofluorescence était négative. Un immunomarquage à la recherche de protéine virale du Chikungunya dans l’interstitium est en cours. Les patients ont regagné une fonction rénale normale à 3 mois.
Conclusion |
Il s’agit des premiers cas rapportés et histologiquement documentés de néphrite tubulo-interstitielle aiguë granulomateuse secondaire au CHIKV. Nous suggérons de rechercher le CHIKV dans tous les cas d’IRA organique chez les patients originaires de zone à risque. L’expression de protéines virales du CHIKV au niveau des cellules rénales a déjà été démontrée chez l’animal [2 ] et tend à suggérer une réplication rénale du virus chez l’homme.
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Vol 11 - N° 5
P. 385 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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