L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est un facteur de précipitation vers l’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) au cours de la maladie rénale chronique (MRC) particulièrement chez les diabétiques en raison de la complexité de l’atteinte rénale touchant à la fois les structures glomérulaires, tubulo-interstitielles et vasculaires.

Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective portant sur 144 patients diabétiques présentant une MRC colligés dans le service de néphrologie du CHU La Rabta sur une période de 5ans (2007–2012). Nous avons analysé les particularités clinico-biologiques, thérapeutiques et évolutives des patients qui ont présenté une IRA.

Nous avons colligé 144 patients diabétiques en insuffisance rénale chronique (IRC) d’âge moyen de 56ans avec un sex-ratio H/F 1,36. Quatre-vingt-neuf pour cent des cas présentaient un diabète de type 2. Tous les patients avaient des complications dégénératives. L’atteinte rénale était secondaire à la néphropathie diabétique dans 87 % des cas. Une IRA est survenue chez 34 patients soit 23 %, en rapport avec une cause obstructive dans 5,8 % des cas, une IRA fonctionnelle dans 20,5 % des cas, une nécrose tubulaire aiguë (NTA) dans 52,9 % des cas et une nécrose papillaire dans 5,8 % des cas. Notant qu’une cause iatrogène était incriminée dans 55,8 % des cas. L’évolution était marquée par l’évolution vers l’IRCT dans 91 % des cas alors que l’amélioration de la fonction rénale n’était notée que chez 3 patients.

Nos résultats confirment l’effet délétère de toute agression même fonctionnelle au cours de la MRC surtout chez le diabétique. Les causes iatrogènes constituent les principales étiologies d’IRA chez les diabétiques.

La MRC chez le diabétique est un facteur indépendant de morbi-mortalité cardiovasculaire. Prévenir la survenue d’IRA permettrait l’amélioration du pronostic de cette population fragile.