Dans les pays en voie de développement, la présence des infections pourrait être impliquée comme facteur de risque pour l’insuffisance rénale dont la prévalence est croissante. Nous avons mené une étude pilote, mettant en relation l’étude de la tension artérielle, de la taille et de l’indice de masse corporelle (IMC) et les infections communes chez les Pygmées vivant en République démocratique du Congo, en préparation d’une étude approfondie sur le génome mitochondrial, les déterminants génétiques et environnementaux impliqués dans l’insuffisance rénale.

Cent quarante-deux hommes et 117 femmes pygmées âgés de 12 à 47ans, apparemment sains ont été inclus dans l’étude, tous les sujets étaient de la même tribu et origine. L’IMC a été estimé en utilisant les critères de l’OMS tandis que la pression artérielle (BP) était enregistrée par un appareil automatique Rossmax. Les infections urinaires comme Chlamydia trachomatis (produits organiques), Plasmodium falciparum (Cypress diagnostic), Toxoplasma gondii (Biomérieux) ont été analysés chez les mêmes sujets. Les résultats ont été exprimés en moyenne±S.E.

La taille était sensiblement plus élevée chez les hommes que chez les femmes (p≤0,01). Les femmes avaient un IMC≥25kg/m², 3fois plus élevé que celui des hommes. De toutes les infections étudiées, Toxoplasma gondii était présent chez les hommes et femmes Pygmées avec une absence de Plasmodium falciparum et syphilis chez les mêmes sujets. Vingt-sept (10,4 %) hommes et 39 (15,1 %) femmes ont été infectés par Chlamydia trachomatis.

Les Pygmées vivant en République démocratique du Congo ont une susceptibilité élevée pour le Toxoplasma gondii et le Chlamydia trachomatis qui sont connus pour être impliqués dans l’insuffisance rénale et les maladies cardiovasculaires.

L’hypertension artérielle essentielle demeure un facteur de risque important pour l’insuffisance rénale et les maladies cardiovasculaires. Le projet EPIRAGL devra axer son intervention sur ces infections et le syndrome métabolique chez les Pygmées.