La sarcopénie est un syndrome défini comme la perte progressive de la force, masse et fonction musculaires, altérant l’autonomie et associé à une plus grande mortalité hospitalière. Par méthode morphométrique, le scanner permet, sur une coupe abdominale (L3), la mesure de l’index musculaire squelettique (IMS) : c’est la méthode de référence de mesure de la sarcopénie. Le but de cette étude a été de montrer l’intérêt de l’évaluation scanographique pré- et postopératoire de la sarcopénie lors d’hépatectomies pour cancer.

Une étude descriptive et observationnelle a été réalisée de janvier à août 2014 chez 27 patients hospitalisés dans le service de chirurgie digestive du CHU de Reims (Pr Kianmanesh), avant et après (j−1 et j7) hépatectomie pour cancer primitif ou secondaire. Une évaluation nutritionnelle a été réalisée : poids, taille, force musculaire (FM), circonférence musculaire brachiale (CMB), albuminémie et mesure de l’IMS par morphométrie scanographique. Les valeurs seuils utilisées pour affirmer le caractère sarcopénique des patients au moment de la réalisation du scanner étaient de 52,4cm²/m² pour les hommes et de 38,5cm²/m² pour les femmes.

Avant chirurgie, aucun patient n’avait d’IMC<22kg/m², et les données clinico-biologiques montraient que la population n’avait ni diminution de la force ou de la masse musculaires, ni de dénutrition. Douze sur 27 patients présentaient une sarcopénie préopératoire. La FM et la CMB étaient bien corrélées au SMI. Après intervention, la CMB a augmenté de +29,4 % (±23, p<0,0001), alors que la FM a diminué de 11 % (±10, p<0,0001). Curieusement, la SMI augmente de 12,6 %±16,3 (p=0,001), et seuls 10/27 patients sont retrouvés sarcopéniques.

Cette étude interroge donc pour la première fois sur la pertinence du diagnostic de sarcopénie par méthode morphométrique sur scanner en période postopératoire précoce, alors que cet examen est considéré comme le gold standard.