L’enseignement de l’anatomie traditionnelle de l’homme dans le cadre de l’école de médecine était basée sur la dissection. En complément les étudiants avaient accès à des démonstrations sur des supports physiques variés.

Le conservatoire d’anatomie créé en 1880 possède 4 séries de documents. Les plus anciens sont les cires de Fontana (1730–1805) de Florence acquises le 13 avril 1803. La deuxième série en plâtre conçue par A. Nicolas (1861–1939) provient de la collection Nicolas Augier Roux (1919–1923). La troisième série en papier mâchée était d’Auzoux (1797–1880). La quatrième série représentait 19 écorchés destinés à étudier les éléments musculaires au cours de la croissance.

Les cires de Fontana témoignaient de la haute technicité lors de leur réalisation. Les reproductions anatomiques d’après nature étaient proches de la réalité avec des erreurs topographiques. La représentation des muscles et de leur aponévrose est assez éloignée de la réalité anatomique. La collection Nicolas en plâtre avec une peinture à l’huile de surface offrait une reproduction très fidèle des dissections accompagnée d’un catalogue. De la collection Auzoux on apprécie les montages et la possibilité de situer les éléments dans les trois plans de l’espace. Les écorchés se sont rapidement déshydratés rendant les tissus fragiles.

Au XVIII^e siècle les difficultés de conservation a été à l’origine de ces modalités de représentation. Les cires de Fontana avaient nécessité la dissection de 200 sujets. La collection Nicolas Augier Roux a eu un grand succès mais le poids des pièces en a limité son utilisation. Les représentations en papier mâché ont mal résisté aux manipulations de la part des étudiants.

Les documents en cire, en plâtre, en papier mâché témoignent de la maîtrise de la dissection. Les prouesses techniques de la céroplastie ou du papier mâché sont le témoin de recherches poussées pour leur réalisation.