La nécrose vulvaire post-traumatique est une complication rare (2 %) et seulement décrite lors de fractures du bassin avec lésion de l’artère pudendale interne par atteinte de la branche ischiopubienne. Sa survenue après réduction d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur n’est à ce jour pas citée dans la littérature.

Nous rapportons le cas d’une jeune patiente de 17ans, sans antécédent particulier ayant présenté une fracture spontanée du col fémoral gauche. Il a été réalisé en urgence la mise en place d’une traction trans-tibiale après réduction de la fracture. La patiente a présenté une embolie graisseuse à minima qui a fait différer le geste chirurgical. Une ostéosynthèse du fémur par clou, sur billot placé en appui pubien a été réalisée 72h après la prise en charge initiale. Les suites opératoires ont été compliquées d’un œdème vulvaire diagnostiqué en postopératoire immédiat ayant évolué sous la forme d’une nécrose de la petite lèvre gauche. Dix séances de caisson hyperbare ont été réalisées en association à une détersion des zones de nécrose toutes les 48h sous anesthésie générale. Malgré le traitement précoce, une résection complète de la petite lèvre gauche a dû être réalisée.

La théorie anatomique de lésion de l’artère pudendale interne a été écartée dans les fractures extra capsulaires en dépit des variations de son origine mises en évidence par une revue de la littérature. Une atteinte par compression sur le billot au cours de la chirurgie a donc été retenue.

La priorité de la discussion anatomique est basée sur l’étude du trajet de l’artère pudendale interne et de son site de compression afin de discuter d’une modélisation de l’appui pubien lors de ces manœuvres. L’objectif étant la préservation fonctionnelle de l’érection chez l’homme et de la sensibilité périnéale chez la femme.