Dans le cadre du programme d’assurance qualité du service, l’implémentation de la radiothérapie guidée par l’image fait envisager une délégation formelle, par les radiothérapeutes, du repositionnement des patients (via la tomographie conique) aux manipulateurs. Cette étude rétrospective s’est focalisée sur la localisation prostatique pour évaluer la qualité des décalages appliqués par les manipulateurs lors des séances de traitement.

Dix patients atteints d’un cancer de prostate traité par irradiation de 76 à 80Gy ont été choisis aléatoirement. Pour chacun, 15 à 17 imageries ont été tirées au sort, amenant à 176 repositionnements analysés. Trois oncologues radiothérapeutes ont chacun réalisé le repositionnement de ces tomographies coniques, centrées sur la prostate, sur la scanographie dosimétrique initiale, et la moyenne des déplacements proposés a été établie comme référence. Les recalages effectués par les manipulateurs pour les mêmes images ont alors été comparés à cette référence.

Les écarts moyens (dans les directions droite–gauche, antéropostérieure et tête–pieds) entre le repositionnement des oncologues radiothérapeutes et celui des manipulateurs étaient inférieurs ou égaux à 3mm dans respectivement 100 %, 86,9 % et 89,8 % des cas. Ils étaient inférieurs ou égaux à 5mm dans respectivement 100 %, 98,9 % et 97,7 % des cas. Dans l’espace, l’écart du repositionnement des manipulateurs était à moins de 3mm de celui des médecins dans 72,7 % des cas et à moins de 5mm dans 93,8 %.

Une marge de 5mm autour du volume cible anatomoclinique paraît donc suffisante pour s’affranchir des incertitudes de repositionnement entre et pendant les séances. Une délégation du repositionnement aux manipulateurs est donc envisageable pour cette localisation tout en poursuivant un contrôle régulier des compétences.