Comparaison dosimétrique entre tomothérapie et radiothérapie tridimensionnelle conformationnelle classique : impact sur l’homogénéité de dose aux vertèbres en croissance, et sur les organes de voisinage, chez l’enfant - 29/09/15
Résumé |
Objectifs |
La radiothérapie fait partie intégrante du traitement des tumeurs solides de l’enfant. De nombreuses publications ont rapporté les séquelles tardives d’une irradiation inhomogène de la vertèbre, avec des troubles de la statique vertébrale (scoliose, lordose) atteignant des taux d’incidence de 50 à 70 %. Appuyé sur des études précliniques, puis des travaux cliniques chez l’enfant, Neuhauser et al. ont établi, dans les années 1950, le concept d’inclusion de la vertèbre « in toto » lorsque celle-ci était proche du volume-cible, impliquant une homogénéité de dose aux corps vertébraux (où siègent les plaques épiphysaires de croissance, supérieures et inférieures) avec des limites de faisceaux placées au niveau des disques intervertébraux.
Patients et méthodes |
Nous avons évalué l’impact de la tomothérapie sur les structures de voisinage (vertèbres et reins fonctionnels) chez quatre enfants atteints de tumeur abdominale, soit médiane (neuroblastome : N1), soit latéralisée (néphroblastome : N2 & N3, tumeur rhabdoïde : N4). L’âge s’étalait entre 3 et 9ans. Le volume-cible anatomoclinique tumoral, ainsi que l’ensemble des vertèbres adjacentes à celui-ci, et celles sus- et sous-jacentes, ont été délinéés. La dosimétrie a été optimisée pour la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle et la tomothérapie, avec l’aide d’histogrammes dose–volume. Conformément à notre pratique, nous avons inclus l’ensemble des vertèbres adjacentes dans le volume-cible prévisionnel et comparé les gradients de dose selon la technique. La tomothérapie offrait seule la possibilité d’adapter strictement les bordures de faisceaux à l’anatomie vertébrale, dans les trois directions de l’espace.
Résultats |
Les doses prescrites étaient de 14Gy (N2 + N3), 21Gy (N1) et 30Gy (N4). Les doses délivrées dans corps des vertèbres adjacentes étaient plus homogènes en tomothérapie avec une variation de 15 % autour de la dose moyenne, contre 28 % avec la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle. Dans les deux techniques, les deux vertèbres sus- et sous-jacentes recevaient des doses hétérogènes, avec des variations allant de 90 à 10 % de la dose, en s’éloignant du volume-cible prévisionnel. Les doses reçues par les reins étaient également améliorées par la tomothérapie, dans le cas N1 (dose moyenne [tomothérapie contre radiothérapie conformationnlle tridimensionnelle] : droite : 18,3 contre 21Gy ; gauche : 7,1 contre 9,5Gy).
Conclusion |
La tomothérapie permet une meilleure homogénéisation de la dose dans les corps vertébraux, en regard de la tumeur. Notre optimisation basée sur une délinéation vertébrale anatomique, permet d’espérer une diminution des séquelles posturales tardives. Le bénéfice engendré sera apprécié par le suivi clinique de ces patients.
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Vol 19 - N° 6-7
P. 661 - octobre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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