Une réduction de certains facteurs angiogéniques a été observée sur des cellules de cancer pulmonaire après protonthérapie. Les tumeurs de la tête et du coup, proches des organes à risque et lymphophiles représentent une bonne indication de traitement par protons. L’objectif de notre étude était de mettre en évidence une différence de sécrétion de cytokinique angiogénique/lymphangiogénique après photon- ou protonthérapie.

Une irradiation comparative par photons et protons à dose croissante (1,2,4,6 et 8Gy) de cellules de carcinome épidermoïde de la cavité buccale, CAL33 a été réalisée. L’effet de l’irradiation a été étudié sur cellules fraîchement irradiées à 48 h et sur les cellules survivantes à 15jours. L’efficacité biologique relative (EBR) a été déterminée par clonogénicité. La prolifération cellulaire était évaluée par comptage cellulaire. L’expression de VEGF-A (vascular endothelial growth factor), VEGF-C, IL-6 (Interleukine) et IL-8 a été quantifiée par qPCR (polymerase chain reaction quantitative).

L’EBR des protons était de 1,1. La prolifération des cellules fraîchement irradiées à 48 h et de celles survivantes à 15 jours diminuait avec l’augmentation de la dose avec cependant un indice de prolifération plus élevé après photonthérapie. Les différences d’expression de cytokines les plus significative étaient observées après une irradiation de 8Gy. Pour les cellules fraîchement irradiées à 48 h ainsi que les survivantes, IL-6, IL-8, VEGF-C étaient systématiquement plus exprimés après irradiation par photons. L’expression de VEGF-A n’était induite qu’à partir de 8Gy, sans différence entre les deux traitements.

L’analyse de ces résultats préliminaires montre que les cellules CAL33 sont plus sensibles à une irradiation par protons. De plus, les cellules soumises aux photons génèrent un sécrétome plus enrichi en facteurs proangiogéniques/prolymphangiogéniques. Cela suggère l’acquisition d’un phénotype plus invasif à l’origine de potentielles récidives. Cette hypothèse devra être confirmée par une approche de tumeurs expérimentales chez la souris nude xenogréffée avec des survivantes obtenues par photon- ou protonthérapie.