Épidémiologie et mortalité des fasciites nécrosantes dans un hôpital francilien – étude rétrospective sur 10 ans - 28/10/15
Résumé |
Introduction |
Les fasciites nécrosantes constituent une affection rare mais au pronostic sombre. Le but de l’étude était d’évaluer l’épidémiologie, les facteurs de risque, et le pronostic d’une telle pathologie sur 10ans.
Patients et méthode |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique menée entre 2004 et 2015. Tous les patients hospitalisés dans notre établissement pour fasciite nécrosante d’un membre étaient inclus. Le critère de jugement principal était la mortalité. Nous avons analysé aussi - la symptomatologie clinique préopératoire, la localisation, la présence de comorbidités, les résultats biologiques et bactériologiques, le traitement.
Résultats |
Dix-huit patients ont été inclus (12 hommes et 6 femmes, âge moyen 59ans). Six sont décédés (33 %). Les lésions siégeaient préférentiellement aux membres inférieurs (61 % des cas). Parmi les comorbidités associées, on retrouvait - diabète (44 %), alcoolisme (28 %), obésité morbide (22 %), immunodépression (11 %). Un seul patient n’en présentait aucune, 13 une seule et les quatre autres deux ou plus. Quatre avaient pris des AINS. L’association fièvre, douleurs, érythème, troubles trophiques, était présente dans 47 % des cas. Il existait un état de choc dans 44 % des cas. Un seul patient avait des crépitants. La plupart (88 %) présentait un syndrome inflammatoire biologique. L’infection était mono-microbienne chez 53 % des patients (dont 43 % à streptocoque groupe A). Une flore pluri-microbienne était présente chez 41 % des malades. Les prélèvements étaient négatifs chez un seul patient. La chirurgie consistait en l’excision des tissus infectés dans l’immense majorité des cas (78 %). Trois amputations d’emblée ont été nécessaires. Le délai moyen de prise en charge était de 2,5jours. Un patient a été récusé. Les facteurs de meilleur pronostic étaient l’atteinte des membres supérieurs, une infection mono-bactérienne à streptocoque groupe A, l’amputation initiale et l’absence de comorbidités.
Discussion |
La mortalité des fasciites nécrosantes reste importante. Bien qu’il s’agisse d’une courte série, les taux de décès retrouvés sont similaires à la littérature. Ces résultats sont souvent imputables à un retard de décision chirurgicale. La faible spécificité et le caractère faussement rassurant de la symptomatologie clinique (souvent abâtardie par une antibiothérapie initiale) peuvent expliquer ces délais de prise en charge. Par ailleurs, le recours aux examens complémentaires (scanner ou IRM) peut aider au diagnostic, mais ne doit en aucun cas retarder la chirurgie. La prise en charge initiale devrait être rapidement confiée à l’équipe chirurgicale dès l’arrivée au service d’urgence.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 101 - N° 7S
P. S184 - novembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?