Évolution des ions métalliques après implantation d’une arthroplastie de genou – étude prospective à propos de 87 cas - 28/10/15
Résumé |
Introduction |
Le couple métal-métal produit des ions métalliques à l’instar des toutes les prothèses comportant du métal dans leur alliage. Cependant, il existe très peu de données sur ce relargage ionique après arthroplastie de genou alors que les surfaces de contacts sont plus importantes que dans la hanche. Notre postulat était que les arthroplasties de genou engendrent une corrosion passive qui se traduisait par une élévation des ions métalliques (chrome, cobalt et titane) au cours de la première année après implantation.
Patients et méthode |
Nous avons inclus de manière prospective continue, tous les patients opérés d’une prothèse de genou du même fabricant (PUC, fémoro-patellaire, postéro-stabilisé, charnières) entre mai et décembre 2013. Étaient exclus les patients déjà porteurs d’une arthroplastie et ceux exposés professionnellement à des toxiques métalliques. Les dosages sanguins (chrome, cobalt et titane) étaient réalisés sur sang total en préopératoire et lors du suivi à 6 et 12 mois. Les données cliniques et radiographiques (amplitudes articulaires, Oxford, IKS et score de satisfaction) étaient rapportées.
Résultats |
Au recul de 1 an, nous avons inclus 87 patients (24 hommes et 63 femmes) âgés en moyenne de 66,1ans (39–89). Les taux d’ions métalliques préopératoire étaient respectivement pour le chrome, cobalt et titane, de 0,46/956+g/L, 0,22/956+g/L, 2,97/956+g/L et au dernier recul de 1,32/956+g/L, 1,4/956+g/L, 4,1/956+g/L. Tous les ions métalliques montraient une élévation significative de leurs taux au dernier recul (p<0,05). Les scores d’Oxford et d’IKS évoluaient respectivement de 45,4 (30–59) à 23,1 (12–52) et de 48,5 (10–78) à 88,5 (49–99) (p<0,05).
Discussion |
Notre série retrouve une élévation significative des taux sanguins d’ions métalliques après la pose d’une arthroplastie de genou. Le taux de l’ion le plus toxique (Cobalt) était même multiplié par 6. Ceci est directement secondaire à une surface de corrosion passive très large du carter fémoral. Notre série présente l’originalité de donner les taux préopératoires d’ions, préalable indispensable à une analyse des taux au recul. Il n’y a aucune autre série de ce type dans la littérature et les seules comparaisons peuvent se faire uniquement sur les taux au recul avec les autres études. Les risques potentiels de ce relargage ionique sont nombreux - risque allergique, hypersensibilité, impact systémique…
Conclusion |
Les arthroplasties de genou provoquent un relargage d’ions métalliques très significatif. Le ratio entre le taux préopératoire et au recul est important (plus de 6 pour le Cobalt notamment) et peut expliquer des réactions allergiques.
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Vol 101 - N° 7S
P. S191 - novembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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