Diagnostic par le médecin d’unité d’un souffle systolique cardiaque chez un jeune patient asymptomatique : une évaluation des pratiques professionnelles - 10/11/15
Résumé |
La découverte d’un souffle systolique cardiaque est fréquente en unité. Souvent bénin chez l’adulte jeune asymptomatique, le souffle peut révéler une valvulopathie qui pourrait s’aggraver lors des activités physiques ou une cardiopathie exposant à un risque de mort subite. Cette étude a pour but d’évaluer l’efficience diagnostique du médecin d’unité devant la découverte d’un souffle systolique chez un jeune patient asymptomatique.
Matériels et méthode |
Ce travail prospectif d’un an a impliqué les trois centres médicaux des armées de Bretagne et les cardiologues de l’hôpital d’instruction des armées de Brest. La population étudiée regroupait des militaires de moins de 40ans asymptomatiques sans cardiopathie sous-jacente connue. Le médecin d’unité a recueilli les caractéristiques du souffle et de l’ECG de manière anonyme en proposant un diagnostic : souffle innocent ou organique. Secondairement, le cardiologue a procédé de même puis a réalisé une échocardiographie trans-thoracique (ETT) délivrant le diagnostic final.
Résultats |
Cinquante-huit patients ont été adressés, 5 ne respectant pas les critères d’inclusion. Sur les 53 patients inclus, le médecin d’unité a retrouvé 46 souffles innocents et 7 souffles organiques. Le cardiologue a retrouvé 51 souffles innocents et 2 souffles organiques. L’ETT n’a retenu qu’un souffle organique dépisté par le cardiologue mais considéré comme innocent en unité (lié à une bicuspidie aortique).
Discussion |
La majorité des souffles diagnostiqués innocents en unité (45/46) ont été confirmés. Parmi les 7 souffles considérés organiques, les arguments séméiologiques relevés (intensité supérieure à 3, persistance à l’orthostatisme, irradiation diffuse) procèdent des critères habituellement cités dans la littérature et témoignent de bons réflexes auscultatoires. Les auteurs proposent une conduite pratique devant la découverte d’un souffle systolique chez un patient jeune asymptomatique.
Conclusion |
Le médecin d’unité semble maîtriser la séméiologie du souffle organique. Ce constat plaide en faveur de la promotion d’un examen clinique holistique afin de ne pas systématiser le recours à l’ETT tant sur le plan d’économie de santé qu’en termes de valorisation de l’expertise médicale.
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Vol 64 - N° 5
P. 423 - novembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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