Objectifs La France fait partie des pays les plus prescripteurs d'antibiotiques. Le mauvais usage des antibiotiques participe à l'émergence de bactéries multirésistantes. Cette étude a pour but d'évaluer l'adéquation des prescriptions antibiotiques dans un service de médecine interne-maladies infectieuses.

Méthodes Sur une période de deux mois, tous les traitements antibiotiques ont été analysés de façon prospective. L'adéquation des traitements a été analysée, dans un premier temps, par rapport aux différentes conférences de consensus de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), dans un second temps par rapport aux résultats bactériologiques.

Résultats 105 prescriptions ont été analysées pendant la période de l'étude ; 35 % des prescriptions étaient inadéquates selon les critères utilisés. Il s'agissait dans 22 cas d'une prescription excessive, dans 8 cas d'une prescription non justifiée, dans 5 cas de prescriptions inadaptées. De plus, 3 facteurs étaient corrélés à l'inadéquation, en analyse univariée : une prescription réalisée par un non infectiologue (OR = 3,45, IC 95 % 1,34-9,09 p =0,008), une prescription effectuée par un junior du service (OR =4,10 , IC 95 % 1,54 –11,08 , p =0,003), une prescription pour infection respiratoire (OR = 2,58, IC 95 % 1,03-6,48, p =0,04).

Conclusion Cette étude réalisée au sein d'un service d'infectiologie met en évidence la persistance d'un nombre élevé de prescriptions inadéquates, confirmant la nécessité de mettre en place des structures de contrôle et de rétrocontrôle des prescriptions antibiotiques dans l'optique de maîtriser la diffusion des bactéries multirésistantes.

Objectives France is one of the countries that prescribe the most antibiotics. The inappropriate use of antibiotics participates in the emergence of multi-resistant bacteria. This study was aimed at assessing the adequation of antibiotic prescriptions in a hospital department of internal medicine-infectious diseases.

Methods Over a two-month period, all the antibiotics treatments were analysed prospectively. The adequation of the treatments was analysed at first with regard to the various consensus conferences of the French-speaking Society of infectious diseases ( Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf)) and then with regard to the bacteriological results.

Results One hundred and five prescriptions were analysed during the study period. Thirty-five percent of prescriptions were inadequate with regard to the criteria used. In 22 cases the prescription was excessive, in 8 cases it was unjustified and in 5 cases it was inappropriate. Moreover, in univariate analysis, 3 factors were correlated with inadequation : prescriptions drawn-up by a non-infectious disease practitioner (OR = 3.45, IC 95 % 1.34-9.09, p =0.008), prescriptions drawn-up by junior in the department (OR =4.10, IC 95 % 1.54 –11.08, p =0.003) and prescriptions pour respiratory infections (OR = 2.58, IC 95 % 1.03-6.48, p =0.04).

Conclusion This study conducted in a department of infectious diseases reveals the persisting high rate of inappropriate prescriptions, confirming the need to develop control and retro-control strategies regarding the prescription of antibiotics in order to control the diffusion of multi-resistant bacteria.