Introduction La pharyngite à Chlamydia trachomatis (CT) a été rarement décrite dans la littérature. Des études faites ces dix dernières années montrent une prévalence inférieure à 5 % et des femmes hétérosexuelles plus souvent infectées dans le pharynx que les hommes. Chez les homosexuels, une seule étude, datant de plus de cinq ans, a détecté la présence de CT dans la gorge (1 sujet parmi 13 testés).

Observation Un homme de 33 ans consulte pour des lésions cutanées des paumes et du torse. Infecté par le VIH, il prend une trithérapie antirétrovirale sans prophylaxie antibiotique. Il dit avoir des fellations non protégées (insertives et réceptives) avec des partenaires de rencontre. Les lésions correspondent à une syphilis secondaire (localisation du chancre inconnue) et un bilan d'infections sexuellement transmissibles élargi détecte par amplification moléculaire la présence de CT dans la gorge, sans autre localisation (urètre, anus). Après une injection intra-musculaire d'Extencilline ^® et une cure d'une semaine de cyclines, CT n'est plus détecté dans la gorge. Le cours de l'infection à VIH ne semble pas avoir été modifié par cet épisode infectieux.

Commentaires Selon une revue de la littérature, les 4 études les plus récentes ne mettent pas en évidence CT dans la gorge des homosexuels alors que la bactérie est détectée dans l'urètre chez 3 à 4 % d'entre eux. Elle est plus souvent détecté dans les voies génitales que dans le pharynx des femmes également testées dans différentes localisations. Ces résultats doivent être relativisés par le mode de recrutement des participants les méthodes diagnostiques employées, la taille des échantillons et la notion de prise récente d'antibiotiques. Il semble que la muqueuse pharyngée soit moins « réceptive » à CT que celle de l'urètre. L'association d'une pharyngite à CT avec la syphilis ou sa survenue au cours d'une infection par le VIH ne sont pas documentées. La technique d'amplification moléculaire détecte avec sensibilité et spécificité CT dans la gorge. Une semaine de cycline permet de traiter cette pharyngite. Le rapport coût/bénéfice du dépistage pharyngé de CT n'a pas encore été évalué chez des personnes « à risque ».

IntroductionChlamydia trachomatis (CT) pharyngitis has rarely been described in the literature. Studies in the last decade have shown a prevalence of less than 5%, with more women than men infected in the pharynx. Among homosexual men, only one study, conducted more than 5 years ago, detected the presence of CT in the throat (in one patient out of 13 tested).

Observation A 33 year-old homosexual man consulted for cutaneous lesions on the palms and the chest. Infected by HIV, he was taking antiretroviral therapy but no antibiotic prophylaxis. He admitted practising unprotected (insertive and receptive) fellatio with unknown partners. The lesions were those of secondary syphilis but the location of the chancre remained unknown. An enlarged screening for sexually transmitted infections detected the presence, through molecular amplification, of CT in the throat without further localisation (urethra, anus). After intramuscular injection of Extencillin ^® and an 8-day-regimen of cycline, CT was no longer detected in the throat. The course of HIV infection did not appear modified by this infectious episode.

Comments According to a review of the literature, the 4 most recent studies have not revealed CT in the throat of homosexuals although the bacteria was detected in the urethra of 3 to 4% of them. Chlamydia trachomatis is more frequently detected in the genital tract rather than the pharynx of women also screened in various localisations. These results must be tempered by the participant recruitment methods, diagnostic methods used, sample size and history of recent antibiotherapy. The pharyngeal mucosa might be less « receptive » to CT than the urethral mucosa. Association of CT pharyngitis with syphilis or its occurrence during HIV infection are not documented. The molecular amplification technique detects CT in the throat with sensitivity and specificity. A one-week regimen of cycline can cure this pharyngitis. Cost-effectiveness of screening for pharyngeal CT has not yet been assessed in persons 'at risk'.