Intérêt d’un test diagnostique clinique pour l’évaluation de l’instabilité du genou après rupture du ligament croisé antérieur chez l’enfant - 26/11/15
Résumé |
Introduction |
La rupture du ligament croisé antérieur (LCA) chez l’enfant et l’adolescent est une incidence croissante posant un réel problème thérapeutique. L’attitude de différer le traitement chirurgical en fin de croissance pour s’affranchir du risque d’épiphysiodèse fait prendre le risque de voir apparaître des lésions méniscales. L’instabilité est ainsi un facteur déterminant pour poser l’indication chirurgicale. Chez l’adolescent, et surtout chez l’enfant, cette instabilité est difficile à mettre en évidence. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’intérêt d’un test diagnostique clinique pour objectiver l’instabilité du genou chez l’enfant.
Matériel et méthode |
Cette étude prospective monocentrique a étudié 20 patients répartis en deux groupes. Neuf patients présentaient une rupture isolée du LCA confirmée à l’IRM et 11 patients représentaient le groupe témoin. Les patients devaient réaliser successivement trois sauts monopodaux sur chacun des deux membres inférieurs. La longueur de ces sauts était recueillie à partir d’un marquage au sol. Un test non paramétrique de Wilcoxon sur échantillons appariés a été utilisé.
Résultats |
Onze filles et 9 garçons ont été inclus. L’âge moyen était de 13ans (10–16ans). L’analyse statistique montrait une bonne reproductibilité des mesures chez un même patient. Il existait une différence significative (p=0,048) du saut monopodal chez les patients présentant une rupture du LCA entre membre atteint et membre sain controlatéral. Dans le groupe témoin, il n’y avait pas de différence significative entre les valeurs des deux membres inférieurs (p=0,306). La comparaison des valeurs obtenues sur le côté sain des patients du groupe LCA et chez les patients témoins montrait des valeurs statistiquement équivalentes.
Discussion |
Le test clinique du « saut monopodal » vise à démasquer une instabilité qui serait frustre chez l’enfant et l’adolescent et permet de donner des éléments objectifs pour proposer un traitement chirurgical. Sa réalisation peut être discutée en raison du risque d’instabilité qu’il génère et du risque « théorique » de lésion méniscale. Les sujets et les parents ont été informés du risque d’une telle lésion et n’ont pas réalisé le test si leur sensation subjective d’instabilité était trop forte. Aucune lésion méniscale surajoutée n’a été à déplorer lors de l’étude.
Conclusion |
Le test du « saut monopodal » est un test sensible pour confirmer une instabilité objective du genou qui peut être difficile à mettre en évidence par l’interrogatoire et l’examen clinique chez l’enfant. Sa réalisation doit être correctement encadrée. Sa spécificité reste à étudier et peut être augmentée par l’interrogatoire et l’examen clinique.
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Vol 101 - N° 8S
P. e10 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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