Existe-t-il une place pour la reconstruction du ligament croisé antérieur après 60 ans ? - 26/11/15
Résumé |
Introduction |
La littérature rapporte de très bons résultats dans les reconstructions du ligament croisé antérieur (LCA) après 50ans chez des patients sélectionnés, motivés, et ayant une demande sportive importante. Malgré une population pratiquant des activités sportives jusqu’à un âge de plus en plus avancé, aucune étude ne s’intéresse à ce type de chirurgie après 60ans. Le but de cette étude est d’évaluer la récupération fonctionelle, la reprise sportive, et l’incidence de l’arthrose après reconstruction du LCA chez les patients âgés de plus de 60ans ; et de les comparer aux résultats de la littérature dans les différentes classes d’âge.
Patients et méthodes |
Une étude rétrospective monocentrique de 12 patients de plus de 60ans opérés d’une rupture du ligament croisé antérieur a été réalisée entre 2008 et 2013. Les critères d’inclusion étaient les ruptures du LCA à l’exception des ruptures itératives, lésions multi-ligamentaires et lésions du LCA associées à une arthrose. La technique chirurgicale de reconstruction du LCA et la rééducation postopératoires étaient identiques pour tous les patients à l’exception d’un cas où une ostéotomie tibiale de déflexion a été associée pour corriger une pente tibiale postérieure excessive. Les scores IKDC, Lyshlom, KOOS ont été anlysés en pré-- et postopératoires, et le score ACL-RSI (Anterior Cruciate Ligament-Return to Sport after Injury) en postopératoire. L’évolution arthrosique a été objectivée sur les radiographies en appui monopodal et la laximétrie résiduelle du genou par la translation tibiale antérieure différentielle sur les radiographies dynamiques.
Résultats L’âge opératoire moyen était de 61±1ans. Le recul moyen était de 49±24mois. Étaient associées 66 % (n=8) de lésions méniscales et 50 % (n=6) de lésions cartilagineuses stade 1 et 2 ICRS. L’IKDC objectif préopératoire retrouvait 4 stades B, 5C, et 3D ; en postopératoire 4 stades A et 8 B. Les scores moyens IKDC subjectif et Lysholm étaient de 43,4±8 et 55,7±12 en préopératoire et 83,8±9 et 93,2±9 au dernier recul. Quatre-vingt trois pour cent (n=10) des patients ont repris une activité sportive, dont 6 à un niveau identique à avant l’accident, avec un score moyen ACL-RSI de 85 %. Au dernier recul, 7 patients avaient une usure cartilagineuse interne type 1 d’Ahlbäck, et un différentiel moyen de translation tibiale de 1,9±4,3mm. Aucune complication majeure n’a été rapportée.
Conclusion |
La reconstruction du LCA après 60ans, chez des patients attentivement sélectionnés, restaure la stabilité du genou de manière très satisfaisante. De façon équivalente à la population plus jeune, elle apporte de très bons résultats sur la récupération fonctionnelle, sans risque accru de complication et d’évolution arthrosique à moyen terme. Elle autorise la plus souvent la reprise des activités sportives antérieures à l’accident, à la fois en terme de fréquence et d’intensité.
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Vol 101 - N° 8S
P. e32 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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