Facteurs de risque et caractéristiques cliniques et microbiologiques de la tuberculose cutanées : étude rétrospective de 29 cas confirmés en culture - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Le diagnostic de tuberculose cutanée (TBC) peut être difficile. La présentation clinique est variée, les critères histologiques peu spécifiques et la culture des mycobactéries parfois négative, ce qui représente un problème compte tenu de la recrudescence des tuberculoses multirésistantes. Il nous a semblé intéressant d’étudier les aspects épidémiologiques, clinico-pathologiques et microbiologiques de laTBC en France métropolitaine.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique des TBC avec preuve bactériologique dans un CHU entre1995 et 2012.
Résultats |
Vingt-neuf patients ayant une TBC prouvée par culture de biopsie cutanée ont été inclus. Ils étaient âgés de 9 à 87ans (moyenne 41ans), avec un sex-ratio de 1,6. La durée d’évolution avant le diagnostic variait de 1mois à 14ans. Parmi les 25 patients d’origine géographique connue, 23 étaient des migrants venant de zones de prévalence élevée, notamment Afrique du nord, Afrique sub-saharienne et Asie de l’est ; seuls 2 étaient originaires de France métropolitaine. Aucun patient n’était séropositif pour le VIH ; 2 rapportaient un antécédent de tuberculose et seulement 17 % avaient d’autres facteurs d’immunodépression. L’aspect clinique le plus fréquent était l’abcès tuberculeux ou gomme (n=13), suivi du scrofuloderme (n=8) et du lupus tuberculeux (n=5). Une atteinte extra-cutanée concomitante était présente dans 73 % des cas. L’IDR à la tuberculine, pratiquée chez 21 patients, était positive dans tous les cas, et phlycténulaire dans 11. Le test Quantiféron® était négatif dans 2 des 4 cas où il était pratiqué, comprenant un patient à l’IDR phlycténulaire. Les biopsies cutanées montraient des granulomes tuberculoïdes avec nécrose caséeuse dans la majorité des lésions gommeuses, cette nécrose étant inconstante dans les lésions de scrofuloderme et absente dans les lupus tuberculeux. La coloration de Ziehl-Neelsen n’était positive que dans 3 cas (10 %), tous étant des gommes. L’antibiogramme, réalisé chez 27 patients, montrait une résistance à l’isoniazide (IZD) dans 4 cas mais aucune mycobactérie multirésistante.
Discussion |
Malgré les limites liées à son caractère rétrospectif monocentrique, cette étude met en évidence quelques points d’importance pratique : diversité des présentations cliniques, prédominance de l’origine géographique parmi les facteurs de risque, rareté des facteurs classiques d’immunodépression, notamment le VIH, faible valeur négative du test Quantiféron®, fréquence des atteintes viscérales associées, absence de bactérie multirésistante mais possibilité de résistance à l’IZD.
Conclusion |
La TBC bactériologiquement prouvée présente en France des caractéristiques propres utiles à connaître. Toutefois, il n’est pas certain que ces caractéristiques se retrouvent dans les formes avec culture négative ou les « tuberculides », qui nécessiteraient des études spécifiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Épidémiologie, Immigration, Résistance aux antibiotiques, Tuberculose cutanée
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S436 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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