L’étude du transcriptome des peaux de patients souffrant de vitiligo montre une altération de la voie de WNT et révèle une cible thérapeutique nouvelle pour repigmenter les lésions de vitiligo - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Le vitiligo touche environ 1 % de la population mondiale. Stopper l’évolutivité de la maladie et repigmenter les zones lésionnelles sont les deux challenges thérapeutiques. La physiopathologie du vitiligo est complexe et fait intervenir de nombreux acteurs cellulaires. Nous avons réalisé une étude transcriptomique des peaux de patients ayant un vitiligo actif.
Matériel et méthodes |
Étude transcriptomique chez 10 patients ayant un vitiligo actif avec biopsies en zone lésionnelle dépigmentée, périlésionnelle et saine et chez 10 sujets témoins. Le profil d’expression des cytokines et chémokines présentes dans la couche cornée a également été analysé. Dans un second temps, une confirmation par qRT-PCR puis des études fonctionnelles ont été réalisées in vitro et sur un modèle ex vivo de peau vitiligo que nous avons développé.
Résultats |
Les résultats montrent une augmentation de CXCL10 dans les zones « saines » et péri-lésionnelles de peaux de patients vitiligo comparée aux peaux témoins. Cependant, ni CXCL10, ni aucun autre facteur immunitaire ne sont dérégulés dans les peaux de vitiligo déjà dépigmentées. L’analyse des données du transcriptome montre aussi que la voie de WNT, fortement impliquée dans la différenciation mélanocytaire, est moins active dans les peaux vitiligo. Nous avons ensuite montré que le stress oxydatif était capable de diminuer l’activité de la voie de WNT dans les cultures de mélanocytes et de kératinocytes. Nous avons développé un modèle de peau ex vivo qui reste viable et fonctionnel pendant 15jours et nous avons montré que le stress oxydatif réduisait aussi l’activité de la voie WNT dans ce modèle. Enfin, nous avons traité des peaux de patients vitiligo dans notre modèle ex vivo avec des agents stimulant la voie de WNT (agonistes WNT et inhibiteurs de GSK3b) et nous avons montré que ces agents permettaient d’obtenir la différenciation des cellules souches présentes dans ces peaux en pré-mélanocytes.
Discussion |
Nos Résultats confirment l’implication de CXCL10 dans la physiopathologie du vitiligo avec une activité à bas bruit dans les peaux encore non lésionnelles. Ils montrent par contre qu’il n’y a plus d’activation immunitaire lorsque les peaux sont dépigmentées. Enfin, ils montrent pour la première fois une diminution d’activité de la voie de WNT probablement secondaire au stress oxydatif.
Conclusion |
Nos résultats montrent que le système immunitaire n’agit plus lorsque les peaux de patients vitiligos sont dépigmentées mais qu’il existe alors une diminution de l’activité de la voie de WNT qui freine la différenciation et la prolifération mélanocytaire. Ils montrent aussi que des activateurs de WNT sont capables d’induire sans UV une différenciation des mélanocytes au sein de la peau vitiligineuse offrant ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Transcriptome, Vitiligo, WNT, CXCL10
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S441 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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