Dermatite herpétiforme et densité minérale osseuse : résultats préliminaires d’une étude de 51 patients - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
L’ostéoporose par malabsorption vitamino-calcique touche un tiers des patients avec maladie cœliaque (MC). Dans la dermatite herpétiforme (DH), associée dans 75 % des cas à une atrophie villositaire, ce risque est mal connu et ne fait pas l’objet de recommandation de dépistage systématique. Notre objectif était d’étudier la densité minérale osseuse (DMO) dans une cohorte française de DH.
Matériel et méthodes |
Dans cette étude prospective, les patients ont été majoritairement recrutés par l’Association française des intolérants au gluten. Ils ont :
–répondu à un questionnaire téléphonique standardisé (sexe, âge au diagnostic de DH, signes digestifs, maladies auto-immunes ou cancers associés, antécédents de fracture [fr], apports calciques, traitement, régime sans gluten [RSG] ;
–réalisé un bilan biologique vitamino-calcique et une ostéodensitométrie (OD).
Résultats |
Cinquante et un patients (26 femmes), âge moyen 51ans (23–86) ont été inclus. Les données du questionnaire sont dans le tableau. 32 patients avaient eu de la dapsone (64 %), encore prise à la date de l’étude chez 12 (23,5 %). Le RSG était suivi par 49 patients (96 %) avec une bonne observance. Le bilan vitamino-calcique montrait une calcémie normale et une vitamine D médiane à 26ng/mL (10–58 ; N>30). À ce jour, 37 patients ont réalisé l’OD, dont 14 avec antécédent de fr (à basse énergie, n=2 ; traumatique n=12). La DMO moyenne était normale (hanche 0,963g/cm2, rachis 1g/cm2). Il n’y avait aucun cas d’ostéoporose (T score<–2.5DS) mais 18/37 patients (49 %) étaient ostéopéniques (T score<–1DS). Les T scores n’étaient pas différents chez les patients avec antécédents de fr et chez les autres (p=1). Deux patientes ostéopéniques avaient une ostéopathie fracturaire : une, ménopausée, avait eu 2 fr à basse énergie à 60 et 62ans, avant le RSG ; l’autre avait eu 8 fr entre 22 et 43ans, avant le RSG, alors qu’elle avait des signes digestifs sévères. La vitamine D médiane était identique chez les ostéopéniques et les autres (26ng/mL).
Discussion |
Aucune grande série française de DH n’a été publiée. Ces résultats préliminaires montrent que 49 % des patients très observants au RSG sont ostéopéniques, sans ostéoporose ni risque fracturaire majeur. Une étude hongroise (n=53) rapporte des résultats similaires, avec DMO toutefois moins basse que dans la MC. Alors que le RSG a un effet protecteur sur le risque ostéoporotique dans la MC, il n’avait pas d’influence sur le risque d’ostéopénie dans l’étude hongroise. De plus, notre cohorte montre que chez des patients observants du RSG, la dapsone peut être arrêtée.
Conclusion |
Nos résultats préliminaires montrent qu’en l’absence de recommandation thérapeutique devant une ostéopénie, il n’est pas nécessaire de réaliser une OD chez les patients DH bien observants du RSG, sans symptôme digestif et sans autre facteur de risque d’ostéoporose.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite herpétiforme, Fracture osseuse, ostéoporose
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S446 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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