Traitement par taxol en 1re ligne dans la maladie de Kaposi non VIH - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les taxanes ont été approuvées dans le traitement de 2e ligne de la maladie de Kaposi (MK) associée au VIH. Le traitement de la MK non VIH est mal codifié. Dans cette forme, de récents travaux ont souligné l’efficacité du paclitaxel, après échec des traitements habituels. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité et la toxicité du paclitaxel en 1re ligne dans la MK non VIH.
Matériel et méthodes |
Étude monocentrique rétrospective menée entre 2007 et 2014. Dix patients séronégatifs pour le VIH présentant une MK localement agressive responsable d’une impotence fonctionnelle, de type classique (n=6) ou endémique (n=4), ont reçu tous les 15jours une perfusion de paclitaxel, à la dose de 80 à 100mg/m2. L’efficacité du traitement était évaluée après 4 ou 6 cures, selon les critères de l’AIDS Clinical Trials Group. Les effets secondaires étaient rapportés selon les critères du Common Terminology Criteria for Adverse Events.
Résultats |
Le lymphœdème et l’impotence fonctionnelle des patients étaient améliorés dans tous les cas dès 2 cycles de traitement. Tous les patients sauf un présentaient une réponse partielle à la 1re évaluation. Le traitement a dû être arrêté chez 3 patients, du fait d’une réaction allergique, de troubles de conduction cardiaque et d’une neuropathie. Par ailleurs, le traitement était bien toléré. Les patients ont reçu en moyenne 4 injections de paclitaxel. Une progression a ensuite été observée chez 5 patients, après une durée moyenne de 13mois. Ils ont été traités par une autre chimiothérapie (n=2) ou par traitement local (n=3), associés ou non à la reprise du paclitaxel (n=2). La durée médiane de suivi était de 59mois.
Discussion |
Cette 1re étude a porté sur l’intérêt du paclitaxel en 1re ligne dans la MK non VIH. Dans la majorité des cas, le Kaposi non VIH est une affection indolente du sujet âgé et fragile, justifiant la simple surveillance. Cependant, certaines formes localement agressives sont responsables d’une impotence fonctionnelle retentissant sur la qualité de vie. L’idée d’un traitement introduit précocement devant des critères d’évolutivité nous est apparue intéressante et nous avons mené ce travail à partir de cas traités dans notre unité afin de mieux évaluer nos pratiques. Nous montrons que le paclitaxel de par son action anti-angiogénique permet un contrôle rapide du lymphœdème. Bien qu’il s’agisse d’une chimiothérapie et malgré l’absence de comparatif, le traitement semble bien toléré et son efficacité paraît prolongée malgré un nombre limité de cures (4 en moyenne). De plus, un traitement séquentiel semble pouvoir être réalisé. En effet, chez 2 de nos patients, la reprise du traitement après progression était à l’origine d’une nouvelle réponse durable.
Conclusion |
Le paclitaxel semble être un traitement efficace rapidement et durablement, peu toxique, utilisable en 1re ligne chez les patients atteints de MK classique ou endémique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie de Kaposi, Paclitaxel, Chimiothérapie
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S449 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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