Caractérisation morphologique, phénotypique et moléculaire des infiltrats cutanés survenant au cours du lymphome T angio-immunoblastique : mise en évidence de la mutation RHOA p.G17 V in situ - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Environ 50 % des malades ayant un lymphome T angio-immunoblastique (LAI) ont une atteinte cutanée, parfois inaugurale, souvent peu spécifique histologiquement. Peu d’études se sont intéressées aux caractéristiques morphologiques, phénotypiques et moléculaires des localisations cutanées de LAI, même si l’on sait que les cellules néoplasiques sont présentes dans la peau et peuvent exprimer des marqueurs de différenciation TFH. Des mutations des gènes TET2, IDH2, DNMT3 et RHOA ont récemment été décrites, dont la prévalence dans la peau et la valeur diagnostique potentielle ne sont pas encore connues.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective multicentrique de 45 biopsies cutanées de localisations spécifiques de LAI. Elle comportait un volet morphologique, phénotypique (CD2, CD3, CD4, CD5, CD7, CD8, CD20, CD10, CXCL13, PD1, ICOS, BCL6, et EBER) et un volet moléculaire avec recherche de mutation du gène RHOA (p.G17V) par PCR spécifique d’allèle, chez 13 patients pour lesquels nous disposions de prélèvements cutanés et ganglionnaires et chez 6 avec prélèvements cutanés isolés.
Résultats |
Il existait plusieurs types de présentations histologiques :
–infiltrat périvasculaire peu spécifique ;
–en manchons compacts avec cellules atypiques et parfois réaction granulomateuse ;
–diffus proche de l’aspect ganglionnaire ;
–ou autre.
L’abondance et la profondeur des infiltrats étaient également très variables. Les cellules atypiques étaient inconstantes. Un trou phénotypique en CD7 existait dans près d’un tiers des cas. Les marqueurs de différenciation TFH étaient inconstamment exprimés : CD10 (66 %), BCL6 (59 %), PD1 (68 %), CXCL13 (70 %) et ICOS (81 %). Les transcrits EBER de l’EBV étaient rarement présents (15 %). Nous avons trouvé des mutations de RHOA à la fois au niveau ganglionnaire et cutané chez 6 des 13 patients (46 %). Six autres patients présentaient une mutation RHOA isolée sur le prélèvement cutané ou ganglionnaire (46 %). Sur les 6 prélèvements cutanés isolés, 3 présentaient une mutation RHOA (50 %).
Discussion |
La présence dans certains cas d’une dissociation entre peau et le ganglion témoigne probablement de l’hétérogénéité clonale du lymphome et suggère que les mutations de RHOA ne sont pas « driver ». La fréquence des lésions cutanées porteuses de mutation de RHOA (8/13, soit 61 %) est proche de celle décrite dans le ganglion (53,3 %>68 %), et presque tous les malades étudiés dans la peau et le ganglion ont une mutation de RHOA dans au moins un tissu.
Conclusion |
L’étude souligne le polymorphisme des localisations spécifiques de LAI dans la peau. Elle confirme la forte prévalence des marqueurs de différenciation TFH in situ et suggère que la mutation de RHOA pourrait avoir un intérêt diagnostique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Diagnostic moléculaire, Lymphome T angio-immunoblastique, RHOA
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S451 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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